Quand j’étais étudiante, je petit-déjeunais d’un bol de Spécial K. Sur le chemin de mon école de commerce, je craquais en plus pour un maxi pain au chocolat industriel, vendu à la sandwicherie en bas de mon immeuble. Sans m’en rendre compte, je passais ensuite ma journée à essayer de me remettre de ce méga shot de sucre. Je reviens de loin.
Élevée en France, j’aurais pu me tourner vers les traditionnelles tartines beurrées, mais j’ai un problème avec le pain : j’aime tellement ça que, quand je commence, je ne peux plus m’arrêter. Mon instinct de survie m’a très tôt ordonné de passer à autre chose.
Pendant des années, je me suis fait un Miam-Ô-Fruit, mélange de banane écrasée, de graines moulues, d’huile de colza, de jus de citron et de fruits, recommandé par la diététicienne France Guillain. C’était si bon que je voulais croire que ça m’allait, même s’il m’arrivait d’avoir faim à 11h. Et puis un jour mon corps n’a plus supporté les bananes : en manger quotidiennement m’avait rendue allergique.
Je suis arrivée à tâtons à ma formule actuelle. J’ai remplacé le Miam-Ô-Fruit par des fruits natures, que j’ai accompagnés de protéines animales sur les conseils de ma micro-nutritionniste, aujourd’hui retraitée : deux œufs à la coque, ou des maquereaux (grillés, au naturel), ou des sardines à l’huile (en boîte, la moitié ou une entière selon mon appétit).
Puis Lili Barbery-Coulon a sorti en 2018 son livre Pimp My Breakfast. Les premières pages, dans lesquelles elle se raconte, m’ont plus impactée que ses recettes. J’ai découvert que le contenant avait autant d’importance que le contenu. Que se préparer à manger dans de la jolie vaisselle, c’était se faire plaisir avant même d’avoir ouvert la bouche. Et que passer un quart d’heure à découper des fruits ou à composer une sauce pouvait avoir des vertus méditatives. Que ce n’était pas du temps perdu et que tout cela me « remplissait » aussi. À mon arrivée à Montélimar, je me suis mise à collectionner les petites assiettes, dénichées dans des vide-greniers ou choisies chez Jars, mon céramiste préféré.
Enfin, j’ai lu Glucose Révolution, de Jessie Inchauspé. J’ai compris que les fringales étaient provoquées par des pics de glucose, que l’on pouvait lisser grâce à quelques règles simples. Suivant sa recommandation de commencer chaque repas par des fibres, j’ai ajouté des légumes à mon petit-déjeuner : des haricots verts (surgelés, cuits la veille), des artichauts et/ou des asperges (en conserve). J’ai pris l’habitude de me préparer une sauce à base de purée de sésame, de tamari et de jus de citron. J’ai aussi fortement réduit ma quantité de fruits pour limiter l’apport en sucre. Je n’en mange plus qu’un petit bol par jour, après mes légumes et mes protéines, mais découpés en salade, savant mélange de fruits de saison et de fruits rouges décongelés. Disposé sur une jolie nappe imprimée, ce festin est désormais l’un des meilleurs moments de ma journée.
Il est d’autant plus savoureux que je le prends avec Mark, à 8h, quand notre fils est déjà parti à l’école. On ne mange pas la même chose, on a chacun le nez dans notre téléphone pour lire les news, mais on partage quand même beaucoup. On se raconte nos rêves de la nuit, notre planning du jour, un bon mot de Gustave. Le temps d’un repas, passé, présent et futur fusionnent. Après mes trois mini-plats, je nous prépare des expressos. Alors seulement, la journée peut vraiment commencer.
Des liens pour aller plus loin
Le petit déjeuner, un repas mondialisé
Passionnant documentaire de Patrick Boucheron sur l’évolution de ce repas à travers l’histoire. 17 minutes à visionner sur Arte en humant son thé ou son chocolat. Merci Marion pour la reco.
Lauren Bastide au micro de Coming Out
Le 7 février, la journaliste de La Poudre était l’invitée du podcast d’Élise Goldfarb et de Julia Layani. Elle y évoque sa bisexualité avec franchise et intelligence.
Un voyage en hiver
Maxime Froissant, à qui l’on doit Merci Alfred, raconte dans une newsletter éphémère sa randonnée dans le Jura au son de Shubert. C’est personnel, farfelu, touchant, inventif. Son dernier épisode, La théorie du skieur de fond, donne l’impression de marcher avec lui sur le sol glacé des montagnes, le ventre creux et les pieds lourds. Dépaysement garanti.
Michel Drucker, accro au boulot
L’animateur était en décembre l’invité de Laurent Karila à son podcast Addiktion. Il raconte en conteur virtuose son parcours d’autodidacte et son éternelle dépendance à la reconnaissance paternelle. Merci à Lidwine pour la découverte de cette émission !
L’appli Toggl
À la suite de ma newsletter de la semaine dernière sur la gestion de mon temps de travail, plusieurs d’entre vous m’avez recommandé Toggl, un outil de time tracking qui semble bien fait. Je ne l’ai pas encore testé, je suis assez attachée à mes stylos et à mon cahier pour mesurer mon temps, mais je changerai peut-être d’avis.
L’appli Forest
Elle promet de « réduire notre temps d’écran en plantant des arbres ». Autrement dit, de nous aider à rester concentré.e en ne touchant pas à notre téléphone pendant une période donnée. Là encore, je préfère ne pas utiliser mon téléphone du tout pour cela, mais je retiens l’idée des bruits blancs proposés, qui eux permettent effectivement de couvrir la voix de notre mental.
Mes ateliers newsletter
L’atelier 1 « 10 conseils pour réussir le lancement de sa newsletter » est disponible en replay permanent, 35€ sur demande, paiement par virement.
L’atelier 2 « Comment augmenter son nombre d’abonnés » est disponible en replay en un clic (35€).
L’atelier 3 « Comment durer ? Dans les coulisses de ma newsletter » se tiendra mercredi 1er mars de 19h à 20h30. Inscriptions sur Zoom, paiement (35€ pour le live et le replay permanent) via PayPal ou par virement.
Chaque inscription donne accès au groupe WhatsApp Les Newsletteuses. Un bon moyen de faire connaissance et de se soutenir entre élèves.
Si vous souhaitez être tenu.e au courant de l’actualité de mes cours en ligne, laissez-moi votre adresse mail ci-dessous :
Previously on De beaux lendemains
Comment j’organise mon temps de travail
Mon petit dejeuner est le meme depuis que je travail sauf que je me fais le jus d Orange presse. Le classique. Ce qui varíe et l heure selon le travail. Aujourdui je je le prends a 7h du matin, apres une douche et faire le lit. J ai du mettre le reveil un quart d heure avant pour le preparer et le prendre tranquilement, j en ai besoin. A 8h je suis au travail :)
Merci Geraldine.
Au niveau des nutriments c'est idéal. Après tout le monde n'a pas envie de manger du poisson au saut du lit mais déjà si les gens arrêtaient de manger aussi sucré on ferait des progrès. Le petit déjeuner doit plutôt être gras et protéiné.