Depuis des années, je liste mes micro-changements, le matin au réveil, à la fin de mon journal. Je me retourne sur la journée de la veille et je me demande ce que j’ai fait différemment. Un micro-changement peut avoir beaucoup de conséquences, mais j’emploie le terme de « micro » car l’évolution est récente. Je la minimise car je ne sais pas encore si elle sera durable. Je l’ai enregistrée, voilà l’important.
C’est drôle, je viens d’aller chercher sur Instagram la dernière fois que j’avais partagé une telle liste avec vous. C’était le 30 août 2022. La fin de l’été est propice aux bilans.
Mais place à mes micro-changements récents…
J’ai moins peur de manquer
Quelque chose s’est dégonflé. J’ai toujours des montées d’anxiété – Vais-je finir ce travail à temps ? Vais-je manquer d’argent ? – mais depuis quelques temps, quand l’inquiétude pointe, plutôt que de me demander ce que je devrais faire de plus, je me demande ce que je devrais faire de moins. Puisque le vase déborde – j’ai trop à faire, je dépense trop –, que puis-je retirer ?
Faire confiance au vide, une gageure pour ma nature boulimique. Je me réfugie de moins en moins dans la nourriture, c’est déjà ça. Avec la maturité, j’ai intégré que remplir mon estomac à ras-bord n’est pas la solution quand les émotions me submergent. Parfois, j’ai juste déplacé le mécanisme de compensation, je me réfugie dans autre chose : une suractivité, des achats, Instagram. Mais ces derniers temps, même ces poussées urticantes se sont dissipées. De même qu’arrêter de saler mes plats a régulé mon appétit, examiner ce que je peux retirer de mon emploi du temps ou de mes achats prévus agit comme un baume. Car ne pas faire, c’est ne pas avoir à choisir. Renoncer me libère du temps, de l’énergie, de l’espace mental.
Comment cela se traduit-il dans mon quotidien ?
Je chasse les microcoupures Instagram
Un jour, une amie entrepreneuse m’a raconté que son burn-out l’avait prise par surprise : elle aimait tellement son job qu’elle ne pouvait imaginer qu’il la surmenait. Cet été, j’ai réalisé que, si je m’écoutais, je passerais mes journées à faire des posts, des stories et des reels sur Instagram, puis à répondre à vos messages. J’adore ça. Mais ça me fatigue et ça m’empêche de me nourrir ailleurs.
Pour ne pas me lasser, j’apprends la modération. Je poste moins, mais surtout, j’évite d’ouvrir l’appli dès que j’ai une seconde de libre. Cela me déstabilise trop. Même si ce n’est en théorie que pour quelques secondes, cela implique de m’extraire de la réalité dans laquelle je vis, ici et maintenant. Ma concentration se brouille, je tombe dans le piège de la comparaison. À la place, je me fais des sessions : je me donne 25 minutes pour poster ou répondre à vos réactions, puis je repars et ne reviens pas avant plusieurs heures. Je suis dans une telle logique de tout ou rien que certains jours, je me surprends à oublier d’ouvrir l’appli. En revanche, quand je suis sur Instagram, j’y suis pleinement, plus disponible et attentive qu’auparavant.
Deux micro-changements m’aident à limiter les tentations d’y passer trop de temps :
Je n’emporte plus mon téléphone aux toilettes
À la place, je prends un livre. Car oui, c’est mécanique : plus je vais sur Insta, moins je lis, et vice-versa. Les deux épisodes du podcast Change ma vie sur « Comment lire plus » m’ont aidée à retrouver le réflexe d’avoir toujours un livre à portée de main… y compris dans ce moment d’intimité.
Mon téléphone n’entre plus dans ma chambre
Je le laisse la nuit dans la cuisine et me suis choisi un réveil-matin génial à la place.
Deux autres micro-changements m’ont aidée à renouer avec les livres :
Lire plusieurs ouvrages en même temps
Une autre suggestion de Clotilde Dusoulier dans son podcast. Bêtement, je ne m’y autorisais pas. Je m’imposais de choisir entre un roman et un livre de développement personnel. Maintenant, j’ai plutôt un livre dans chaque pièce, que j’ouvre en fonction de mon humeur.
Cette histoire de lecture est cruciale pour moi. J’avais fini par lâcher l’affaire, mais j’ai été rattrapée par une forme de mal-être. J’ai compris que lire était indispensable à ma santé mentale. Que sans cela, mon univers se rétrécissait. J’avais besoin de l’expérimenter pour réagir. Désormais, je me réveille et me couche avec un livre. Mon imaginaire a changé de fréquence.
Vous parler des livres qui m’attirent
Je l’ai fait dans ce post, qui a déclenché plein de chouettes discussions. Moi qui aime flâner dans les librairies, j’ai adoré vous montrer mes repérages.
Je fais mes comptes tous les jours
Je vous en parlais déjà la semaine dernière. Ça m’est si bénéfique que je me permets d’insister. Je tiens maintenant quotidiennement trois types de comptes : professionnels, personnels, familiaux. Le matin, je consulte les applis bancaires. Le soir, je trie les reçus des éventuelles dépenses de la journée. Cette discipline me donne une visibilité. On en revient à cette idée de vide et de plein. Regarder mes comptes de loin m’évitait de me confronter à la réalité. Les suivre avec précision m’alerte quand surgit la tentation de vivre au-dessus de mes moyens.
Avant de craquer, j’attends
Faire mes comptes limite mes achats d’impulsion. À la place, je note mon envie (j’ai une mega wishlist). J’attends de voir si elle passe. Fin juillet, je vous parlais de mon projet d’imprimer une photo par jour pour la coller dans un cahier. Je n’ai toujours pas acheté l’imprimante photo. Grâce à vous, je sais pourtant laquelle je choisirais (l’Agfa Realipix). Mais je me méfie de mes lubies. Je laisse reposer mon excitation.
Je n’ai pas non plus acheté de nouveaux vêtements pour aller courir. Je n’ai qu’un seul short, peu de débardeurs, dans des couleurs bof. Je fais avec. Pour ce type de vêtement dénué de contrainte sociale (je cours seule), mon amour des jolies fringues ne parvient pas à l’emporter face à l’argument financier et écologique.
Je privilégie Airbnb aux hôtels quand je viens à Paris
Réduction des coûts oblige, je suis passée à la location. J’ai commencé par Booking, mais les pratiques de cette plateforme étant de plus en plus opaques, je m’essaie à Airbnb. Ça me prend un temps fou mais ça m’amuse aussi. Je découvre un système. Des codes, des usages, des failles. C’est à la fois horripilant (quand les subtilités m’échappent) et réjouissant (quand le courant passe avec l’humain à l’autre bout). Je suis au début de mon exploration. Comprenez : on en reparle bientôt, d’ici là je suis preneuse de vos conseils.
Mes apéros sans alcool sont de plus en plus sobres
Voilà un an que j’ai arrêté les cocktails. À la place, à l’apéritif, je vous ai beaucoup parlé de Jardins suspendus et de Gimber Sweet Lilly, deux boissons que j’aime mélanger à du Schweppes sans sucre et à de l’eau gazeuse. Mais là encore, ma réduction des coûts est passée par là. Je réserve aujourd’hui ces breuvages de luxe (25 euros la bouteille) aux occasions spéciales. Au quotidien, je me contente d’un jus de citron pressé ou d’Orangina Zero mélangé à de l’eau pétillante. Ça suffit amplement à la désintoxiquée du sucre que je suis devenue.
Un bureau dépouillé
Après avoir fait le choix de m’entourer de livres dans mon bureau, je préfère aujourd’hui travailler à côté d’une bibliothèque vide. J’aime pouvoir disposer d’étagères prêtes à être remplies. Cela m’aide à avoir les idées claires et c’est bien pratique pour préparer mes voyages. Cette idée de vide gagne vraiment tous les terrains…
Je suis de meilleure humeur
C’est mon fils qui le dit. Je n’ai pas d’explication, mais je le crois. Pourvu que ça dure.
Merci beaucoup pour la mention des épisodes de Change ma vie sur la lecture, Géraldine ! Je suis très très contente qu’ils t’aient été utiles. ♥️
J’aime beaucoup ces réflexions.C’est exactement ça,je me retrouve dans chaque paragraphe.je me suis rendu compte que pour que ma tête aille bien il me fallait revenir à des choses simples,ne pas me jeter sur la dernière chose à la mode ,ne plus rien remplir,aller à l’essentiel…..il y a encore du chemin..Merci Géraldine