Je vous souhaite une merveilleuse année 2025. Avant de plonger dedans, je vous propose un retour sur ce qui a bougé dans mon quotidien ces dernières semaines, ainsi qu’un bilan des micro-changements dont je vous avais parlé les mois précédents : qu’ai-je gardé ? Qu’ai-je abandonné ? Mes réponses au bas de cette lettre.
1 - Je ne veux plus agresser mon microbiote
Parfois, une simple petite phrase peut avoir un énorme impact quand elle surgit au bon moment pour soi. Il y a quelques semaines, je parcourais un article assez ennuyeux sur la digestion, quand une phrase m’a accrochée : pour éviter les inflammations, le médecin interviewé recommandait de « ne pas agresser son microbiote ». Vivant depuis longtemps avec du psoriasis et de l’eczéma, j’étais déjà sensibilisée à la préservation de ma flore intestinale. J’avais l’impression de faire beaucoup d’efforts. Mais je n’avais jamais envisagé un repas trop lourd comme « une agression ».
Le terme m’a marquée. Tout à coup, m’imaginer agresser mon propre corps est devenu intolérable. C’est fou comme tout est dans le regard que l’on porte sur les choses, les histoires que l’on se raconte à soi-même. Car depuis, j’ai levé le pied sur les excès à table. J’en suis d’autant plus étonnée que c’était la période des fêtes. Même à Noël, j’ai su m’arrêter sans effort, le plaisir de prendre soin de mon microbiote passant avant celui de reprendre du foie gras (mon péché mignon, je sais, c’est mal).
2 - À table, je ralentis
Dans le prolongement de ce premier micro-changement, je mange plus lentement. Là encore, je sais depuis des années l’importance de bien mâcher et de reposer ses couverts entre chaque bouchée. Mais jusque-là, j’avais toujours trouvé difficile de tenir sur la durée. Cette fois, je suis plus motivée. Grâce à cette histoire de microbiote, mais aussi grâce au livre Ma routine anti-inflammatoire, de Sofiane Khayat (éd. Larousse), super bien fichu - pas encore acheté, juste parcouru à la Fnac. Les bénéfices sont immédiats : le sentiment de satiété est si puissant que je ne termine plus mon assiette, puis ma digestion est plus facile.
3 - Je me suis remise à faire ma propre soupe
J’en faisais il y a longtemps, mais je ne la trouvais pas super bonne. Puis notre mixeur s’est cassé et la flemme m’a rattrapée. Le froid hivernal m’a décidée à rouvrir le dossier. Début décembre, j’ai racheté un mixeur plongeant et je me suis lancée dans la recette de mon amie Emma. Elle fait la meilleure soupe du monde, onctueuse et goûteuse. Il s’avère que la mienne n’a pas du tout la même saveur, mais je persévère. Je suis preneuse de vos tips (sachant que je ne mange pas de lait et que je limite le sel).
4 - Mon rapport à la lecture évolue
Écrire chaque dimanche sur un livre a bouleversé mes habitudes. Je lis plus, mais je me suis aussi mise à relire des ouvrages. Une nouveauté pour moi : jusque-là, j’étais déjà tellement contente de parvenir à terminer un livre que le reprendre était au-dessus de mes forces. Au mieux je me contentais de le rouvrir pour parcourir quelques phrases soulignées.
Relire un livre est une expérience surprenante. Je suis à la fois atterrée par ma capacité d’oubli et étonnée des passages qui me frappent à la seconde lecture (certes parfois ce sont les mêmes qu’à la première lecture, mais parfois c’en sont d’autres, qui m’avaient complètement échappé la fois d’avant). Plus jeune, je ne voyais même pas l’intérêt de relire un ouvrage tant je m’imaginais que j’en avais retenu l’essentiel. Relire un livre rend humble. C’est également une expérience réconfortante, comme de s’enrouler dans une chanson qu’on chérit.
J’ai aussi remarqué qu’en dépit de ma préférence pour la non-fiction, j’ai besoin d’avoir un roman en cours, en parallèle de mes lectures professionnelles. Pour m’échapper, voyager, changer de dimension. Trouver le temps d’ouvrir ce « livre-plaisir » relève du défi, il ne peut donc s’agir que d’un très très bon roman. Bien-être de Nathan Hill (éd. Gallimard) est de ceux-là. Je le lis à petites gorgées, ce qui me frustre mais qui a le mérite d’imprégner durablement mon imaginaire.
5 - J’avance dans mon classement photo
Fin 2023, j’avais réussi à faire un album de mes meilleurs clichés de l’année. Quelques semaines plus tard, j’avais consacré une newsletter à l’archivage des photos de famille, tâche ardue mais ô combien satisfaisante. Patatra : en 2024, j’ai manqué de rigueur et je me suis noyée dans mes clichés.
Pendant mon break de Noël, j’ai décidé de redresser la barre. J’ai passé des journées à tout remettre en ordre. Cela m’a permis de revivre mon année, de trier mes pensées, de prendre du recul sur certains événements. Le processus n’est pas encore complètement terminé : j’ai fait une commande chez Lalalab qui devrait arriver aujourd’hui, ensuite je devrai encore tout ranger dans mes albums Hema (cette année, un seul ne suffira pas).
Pour éviter de me laisser submerger de nouveau, mais aussi pour tenir compte d’un nécessaire processus de décantation, j’ai affiné mon système. Je me suis promis :
D’arrêter de tout mitrailler. La plupart du temps, un ou deux clichés suffisent.
De faire un tri quotidien dans l’appli photo de mon téléphone, c’est-à-dire effacer les photos inutiles, marquer d’un cœur les photos réussies et ranger celles que je prévoie d’imprimer dans un dossier mensuel.
De lancer une impression à chaque fin de mois.
D’écrire au dos la date et le lieu dès réception des tirages.
De ranger les tirages dans une enveloppe avec le mois écrit dessus.
En fin d’année, de me refaire un tour complet et de lancer une ultime impression : avec le temps, mon regard sur les photos bouge, j’en repêche beaucoup.
Ensuite seulement, de tout remettre par ordre chronologique, d’élaguer si besoin, de ranger ma sélection dans l’album et d’écrire les légendes (qui, quand, où).
Tout cela peut paraître fastidieux. Des archives photos sont à ce prix, vous êtes plusieurs à me l’avoir confirmé. Conserver sa vie en images est un truc de dingo, mais qui rend heureux !
6 - J’ai aussi resserré les vis sur mes comptes
Dans une newsletter de 2023, je vous avais expliqué comment je tiens mes comptes. J’ai mis des années à élaborer mon système, imparfait mais adapté à mon fonctionnement. Je vous avais notamment confié que je faisais mes comptes (pro et perso) chaque matin. Ce système continue de me convenir, mais, comme avec les photos, dans la réalité je me laisse vite déborder, laissant filer plusieurs jours sans ouvrir mes tableurs Excel.
J’ai récemment réalisé que ce flottement m’insécurisait trop. J’ai besoin de savoir précisément où j’en suis financièrement, afin de prévenir toute sortie de route et de prioriser les dépenses à venir. Je me suis donc remise à trouver le temps de les faire, même si je trouve ça assommant. Pas chaque matin, mais plus souvent qu’avant, et ce même en voyage (je ne me déplace plus sans mes pinces et ma pochette spéciales). La sérénité que j’en tire est la meilleure des motivations.

7 - Je masque mes stats sur les réseaux sociaux
J’ai décoché le décompte des « j’aime » sur mon compte Instagram et le nombre d’abonnés gratuits à ma newsletter. Ces chiffres incitent à la comparaison, je les trouve d’un temps révolu. Je n’ai plus trop envie de les voir chez les autres, alors je les ai retirés chez moi.
8 - Mon nouveau kif à Paris : déjeuner seule chez Jour
Quand je viens à Paris, je vois moins de monde qu’avant. J’envisage de plus en plus ces séjours comme des respirations. J’adore déjeuner seule. Regarder la faune locale, écouter les conversations, savourer ma salade. Celles de Jour sont parfaites, à un prix raisonnable (13,50€ avec toutes les options).
9 - J’ai arrêté de chercher des bouchons d’oreille
J’ai une manie : quand je consomme quelque chose de manière régulière, j’en cherche la meilleure version. Chaque quête est subjective, puisque calée sur mes goûts, mes besoins, mes moyens, mes priorités. J’en ai plusieurs en cours (meilleure huile d’olive, meilleure gomme, meilleure boîte pour conserver les aliments). Une quête peut s’étaler sur des années, mais quand j’ai trouvé le produit qui me satisfait, je m’y tiens, soulagée du poids de la décision à prendre.
Or il se trouve que j’utilise des bouchons d’oreille, pour travailler dans le train ou pour plonger dans du deep work à mon bureau. Depuis mes années en open-space à L’Express, j’achète des mousses anti-bruit Quies. Elles sont super efficaces sur moi, mais je n’aime pas qu’elles soient jetables. Dans sa super newsletter, Lauren Bastide a évoqué les Loop Earplugs, des bouchons d’oreille permanents, lavables et aussi jolis que des bijoux. J’ai voulu les mêmes. Échec total. Le plastique m’irrite et bloque moins bien les bruits que les Quies. Comme avec mon histoire de café, j’ai donc décidé que cette quête-là devait cesser : mes boules Quies ne sont pas parfaites, mais elles me satisfont.
10 - J’ai fait le vide sur les murs de mon bureau
J’aime m’entourer d’images, mais ces derniers jours, le besoin d’un reset a tout balayé. Me remémorant les mots de Jacques Dor, j’ai voulu « faire toute la place à ce qui vient » et « ne garder au milieu de soi qu’une furieuse envie d’espace ».
Bilan 2024
Les micro-changements adoptés
Ce que je continue de faire encore aujourd’hui, des mois après vous en avoir parlé :
Ne plus porter de lentilles de contact.
Ne presque plus mettre de mascara (sauf quand je suis en vidéo face à vous).
Donner à Emmaüs (et pas que de la vaisselle).
Je suis toujours désintoxiquée des frites, j’en ai oublié le goût, ce n’est même plus un effort d’y résister.
Utiliser mon propre système de gestion de mes connaissances : le principe d’une fiche (doc Word) par sujet a changé ma façon de penser.
Adapter ma pratique du deep work à mon rythme biologique : 2h de travail profond le matin, 2h l’après-midi. Pas tous les jours, mais souvent.
Éloigner mon téléphone quand je suis en deep work.
Me tenir droite et respirer amplement.
Affiner la préparation de mes voyages à Paris.
Me faire des « sessions de lecture » à la Fnac des Halles. J’en fais deux par séjour à Paris, j’arrive avec ma liste de « livres à feuilleter », le meilleur moyen que j’ai trouvé pour choisir les livres qui mériteront une newsletter du dimanche.
La douche froide : 90 secondes par jour tous les jours, quelle fierté de persévérer dans quelque chose que je déteste mais qui me fait du bien !
Mes deux pantalons en velours sont devenus mon uniforme, je songe à les racheter en soldes la semaine prochaine.
Prendre en notes les souvenirs familiaux.
Ne plus utiliser de réveil. Le chat a pris le relais, c’est plus doux.
Plus de Gimber, moins de café. Finalement, je me passe très bien de tout apéritif. Boire moins de café me permet de savourer encore plus chaque expresso et d’être aussi plus sélective sur leur qualité (en gros, je ne bois plus que les Illy).
J’ai complètement arrêté le houmous. Je range désormais les aliments en deux catégories : les aliments « résistibles », face auxquels je peux me contrôler, et les aliments irrésistibles, face auxquels, par moments, je ne peux plus m’arrêter. Le houmous (et les frites) tombant dans la seconde catégorie, j’ai opté pour l’abstinence totale, plus facile à gérer pour moi.
Les micro-changements abandonnés
J’avais développé un usage particulier de TikTok pour voir des images d’actualité. J’ai arrêté, je n’ouvre plus l’appli, les valeurs que la plateforme véhicule me heurtent trop.
Ma Sempé-thérapie : j’aime toujours autant ce dessinateur, mais je m’en suis pris une telle dose pour préparer ma newsletter que je fais une pause.
Collectionner les Guides du Routard et lire en mouvement : après avoir beaucoup voyagé en 2024, j’aspire à une grosse pause en 2025.
Les autres micro-changements évoqués
Je m’étais mise à relire mon journal de la veille, mais il s’avère que je n’ai pas le temps de le faire régulièrement. Ça me frustre, je n’ai pas encore trouvé de solution.
Sourire pour aller mieux : je n’y pense pas si souvent.
Ma prise de notes : la retranscription du contenu de mes mini-carnets en fichiers numériques manque encore de fluidité.
New York en 2026 en famille : la destination change souvent, Gustave aimerait aussi faire un périple en train en Écosse. On a le temps de changer moult fois d’avis, ce qui fait partie du charme du projet.
Mes règles : depuis que je vous ai annoncé leur retour, elles n’ont pas réapparu. Tant mieux !
Vous venez de vous abonner à De beaux lendemains ? Bienvenue ! Je suis journaliste et coach digitale. J’envoie deux newsletters par semaine. La première, le vendredi, est gratuite. J’y raconte mon cheminement intérieur à ciel ouvert. La seconde, le dimanche, est payante. J’y présente une ressource qui m’aide à aller mieux. Vous pouvez vous y abonner pour 6€ par mois (5€ avec la formule annuelle). Vous aurez alors aussi accès aux archives.
Merci pour vos remarques, réflexions, qui assez souvent verbalisent des pensées flottant sous ma conscience, entre deux eaux, et que vous faites surgir en douce maïeuticienne des idées.
Alors… potages savoureux, onctueux, nourrissants, rassasiants et réjouissants.
Une recette simple, qui se prête à mille variations.
3 beaux poireaux bio lavés, en prenant soin de garder autant de ‘’vert’’ que possible
2/3 grosses carottes bio pelées et rincées
(Selon l’humeur et/ou le marché, potimaron, potiron, butternut et autres courges sont bienvenues, feuilles de blettes…)
sel un peu, épices au choix: poivre en grain, cumin en graines, coriandre en graines, seul ou en mélange selon les légumes choisis, thym, laurier, persil, quelques feuilles de céleri rave…
Dans une cocotte à fond épais (cocotte minute, c’est parfait) verser un cercle de 10 cm de diamètre d’une excellente huile d’olive biologique, faire suer 4/5 mn d’abord les carottes coupées en morceaux (1/2 cm, ou plus, selon la taille, le goût peut varier, c’est tout l’intérêt des essais), puis les poireaux taillés en tronçons de 1/2 cm, même remarque que pour les carottes).
Ajouter selon l’envie les grains de poivre, puis selon le goût personnel les épices et aromatiques en petite quantité afin de ne pas voiler le goût des légumes.
Laisser très doucement suer les légumes 15 mn, puis saler avec du gros sel non traité (les légumes vont rejeter de l’eau, phénomène d’osmose, et les saveurs vont se concentrer) puis encore (15/20mn) jusqu’à qu’ils soient cuits ou presque.
Couvrir les légumes d’une eau de bonne qualité préalablement chauffée (à ajuster selon que l’on souhaite un potage plus ou moins crémeux).
Si cocotte minute, fermer le couvercle et terminer la cuisson à feu très doux (la soupape ne doit pas tourner), ou couvrir d’un simple couvercle et terminer la cuisson.
Enfin, couper bien fin au couteau soit quelques brins de persil cru avec la tige (juste cueilli du du jardin, c’est idéal), ou quelques feuilles de céleri rave dans le potage encore chaud.
On peut ajouter après la cuisson quelques pincées au choix, de sumac, un tour de poivre, une pincée de curcuma, il faut tester…
On peut mixer plus ou moins, ou laisser les légumes tels quels. On peut déguster ces potages ainsi, ou bien accompagnés d’une belle tranche de pain au petit épeautre, grillée et frottée à l’ail.
Je viens de terminer mon assiette, c’était un délice.
Bonne année !
Tu as toujours le don de me faire réfléchir à mes propres habitudes et changements. Pour les soupes ma newsletter sur le sujet va te plaire. Je ne mets jamais de produits laitiers. Bonne lecture 😊 https://open.substack.com/pub/pascaleweeks/p/comment-faire-une-bonne-soupe-de?r=18l30c&utm_medium=ios