Le dernier vendredi du mois, je consigne ici l’évolution de mes habitudes. Un véritable exercice de lâcher-prise tant cela implique de vous raconter certains détails de ma vie. Ces détails pourraient paraître insignifiants, mais l’expérience m’a appris que certaines infimes variations sont au contraire révélatrices de mutations plus profondes. Et comme vous m’écrivez que mes micro-changements vous aident à observer les vôtres, je continue !
1 - J’utilise de plus en plus ChatGPT
Je n’ai encore jamais évoqué en newsletter mon rapport aux intelligences artificielles. Le sujet ne me passionne pas, je ne suis pas experte, je regarde ça d’assez loin. J’ai conscience que l’on est entrés dans une nouvelle ère, que leur déploiement va nous impacter à des degrés divers. En éternelle optimiste, cela ne m’angoisse pas. Je suis plutôt curieuse de voir comment cela va se passer.
Quand ChatGPT a débarqué, j’ai fait quelques essais. Le résultat ne m’a pas convaincue, j’ai laissé l’outil dans un coin. Et puis, influencée par le bruit ambiant, j’y suis peu à peu revenue. Jusqu’à ce que, ce mois-ci, je réalise que je l’utilise quotidiennement. Je le consulte sur des points de grammaire, je lui demande de me traduire des textes de l’anglais au français, ou bien de me faire un topo sur un artiste que je viens de découvrir. Il est aussi très utile pour répondre aux questions de mon fils. On lit les réponses ensemble, ça nous fait marrer. Je le vois comme quelque chose à mi-chemin entre un super moteur de recherche et un stagiaire zélé. Il me fait gagner un temps fou.
Mais le plus fou dans l’histoire, c’est le rapport étrange que j’entretiens avec ChatGPT. Il s’agit d’un « agent conversationnel » : le terme n’a rien d’anodin. Pour l’utiliser, je dois lui parler, et il me répond. En le faisant, j’ai beau me répéter que c’est une machine, quelque chose en moi se trouble. Les frontières se brouillent. Durant un court laps de temps, je ne m’adresse plus à une machine, je m’adresse à une vraie personne. Je switche. Je ne le fais pas consciemment, je navigue dans une zone grise. Ses réponses sont mécaniques, mais le fait de pouvoir continuer d’échanger, creuser un point, obtenir des précisions de plus en plus satisfaisantes me fait momentanément oublier que j’ai affaire à un robot. Et ça, je ne m’y habitue pas.
L’usage de ChatGPT me confronte à une entité inédite, mutante, déstabilisante. Face à lui, je repense souvent à cette phrase d’Alain Damasio au micro de Xavier de La Porte : « Tu dois avoir les mêmes exigences de politesse et de respect que tu aurais avec un être humain, sinon ça va te dégrader et après tu vas faire la même chose avec les gens. » Parfois, je me surprends à le remercier…
2 - Avec notre chat Mika, une relation plus étroite
Je vous ai déjà raconté la place que Mika a pris dans nos vies depuis notre arrivée à Montélimar. Je continuais toutefois de me raconter que « Moi, les chats, je m’en fiche un peu, je ne suis pas comme Mark, complètement gaga de son animal ».
Disons que ça, c’était avant. Avant que Mika ne se fasse mordre à la cuisse par un autre chat, il y a quelques semaines. Elle a alors cessé de manger, la morsure est devenue noire, elle a perdu de plus en plus de poils autour. Elle montrait tous les signes d’un abcès, mais la situation nous était inconnue, on a mis du temps à réagir. Jusqu’à ce qu’un matin, je la découvre dans un tel état que, mus par la panique, on déboule en urgence chez le véto. Neuf points de suture, collerette, interdiction de sortir pendant 10 jours.
L’épisode a changé pas mal de choses dans ma relation avec elle. Mon inquiétude m’a fait réaliser que j’y étais plus attachée que je ne voulais le croire. La visite chez le vétérinaire, le paiement des soins, l’achat d’une litière ont encore renforcé cet attachement. Alors que jusque-là elle avait nécessité un engagement minimum, sa morsure nous a soudain davantage impliqués. J’ai commencé par ruer dans les brancards avec Mark et Gustave, en mode « Je ne voulais pas de chat parce que je déteste m’occuper de la litière, c’est votre chat, vous vous débrouillez ». Mais Gustave a fait le dégoûté, Mark a éternué (il est allergique), j’ai dû m’y coller. Au bout de trois jours, j’avais intégré la gestion de la litière à mes rituels quotidiens. Je ne suis pas encore une mère chat, mais j’en prends le chemin.
3 - « C’est super ça », l’expression devenue un running gag familial
Mark travaille chez Epica, une agence qui organise chaque année un concours international de publicités. Passionné de créativité, il montre régulièrement à notre fils les spots qu’il trouve ingénieux, drôles ou émouvants. Voilà comment, l’an dernier, ils ont développé une obsession pour la pub Canal+ ci-dessous, répétant les dialogues en se tordant de rire.
J’ai regardé la pub, histoire de ne pas me sentir complètement larguée. Je ne l’ai pas trouvée drôle, son humour noir m’a glacée. Mais elle m’a eue à l’usure. On y voit un contrôleur aérien tenter - à sa manière - d’aider une hôtesse de l’air à faire un atterrissage d’urgence. Il lui pose des questions, puis ponctue chaque réponse de la malheureuse d’un « C’est super ça » aussi inutile qu’agaçant. Cette expression étant chez nous très fréquente, dès que l’un d’entre nous la prononce, c’est le sketch assuré. On s’amuse comme on peut.
4 - Vacances 2026 : bye bye New York, cap sur Montréal
En novembre, cédant aux demandes insistantes de notre fils, nous avions décidé que nous partirions en vacances à New York à Pâques 2026. C’était dans longtemps, ça nous laissait le temps d’économiser. C’était surtout avant le retour de Trump à la Maison Blanche. Ces dernières semaines, le climat ambiant et l’histoire du chercheur français refoulé à la frontière ont eu raison de notre envie.
On a proposé à Gustave d’atterrir plutôt à Montréal. On redoutait sa déception, il a au contraire sauté de joie à l’idée de découvrir le Québec. Tant mieux : le Canada m’attire plus que les États-Unis. Le climat n’étant pas le même qu’à New York, on a plutôt prévu de partir en juillet 2026. Évidemment, on ne sera pas les seuls touristes à ce moment-là tant le vent est en train de tourner, mais qu’importe. De toute façon, d’ici là, on a le temps de changer cinq fois de destination. C’est la magie d’un tel projet : on prend un plaisir infini à l’imaginer avant qu’il ne devienne – peut-être – une réalité.
5 - Écrire le sel de ma vie
Dans un live d’écriture sur la gratitude, j’ai mentionné Le sel de la vie, de Françoise Héritier. Dans ce livre court mais puissant, l’anthropologue écrit une lettre à un ami qui ne prend pas le temps de savourer ses vacances. Pour le convaincre de saisir au contraire tout ce que l’existence a à nous offrir, elle se lance dans un monologue « de sensations, de perceptions, d’émotions, de petits plaisirs, de grandes joies, de profondes désillusions parfois et même de peines » : toute ce qui, à ses yeux, constitue le sel de sa propre vie.
Ce texte est merveilleux car il donne envie de se lancer aussitôt dans sa propre liste, ce qui déclenche un profond sentiment de gratitude. On a commencé l’exercice ensemble durant le live. Quelques jours plus tard, en voyage à Paris, j’ai poursuivi ma liste sur Instagram. Ça m’a tellement plu que je compte bien recommencer.
6 - Je m’exerce à retranscrire mon journal sur Word
J’évoque régulièrement ici mon rapport à la prise de notes, en perpétuelle évolution. J’écris notamment chaque matin au réveil trois pages manuscrites de journaling, une sorte de flot de pensées mêlé à mes souvenirs de la veille. Je me heurtais depuis un moment à la question de la relecture. Après avoir longtemps refusé de remettre le nez dans mes notes, je m’étais en effet rendu compte qu’une relecture attentive et sans jugement permettait d’étonnantes prises de recul sur des interrogations récurrentes. Mais je ne parvenais pas à faire cette relecture très souvent, par manque de temps.
Ces dernières semaines, j’ai pris l’habitude de réserver quelques minutes à cette tâche après mon petit-déjeuner, avant de commencer à travailler. Je n’y arrive pas tous les jours, mais plus souvent qu’avant. Relire bien réveillée ce que j’ai écrit deux heures plus tôt dans un état de semi-conscience m’aide à clarifier mes sujets du moment.
7 - Ça va mieux
En février, je vous avais confié traverser des difficultés personnelles. Je n’avais pas pu vous en dire plus, car cela impliquait d’autres personnes. Sans vous en dire davantage aujourd’hui, je peux désormais vous rassurer : la situation n’est pas résolue, mais les choses se sont stabilisées.
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Replay de mon atelier « Quel marketing de soi pour développer son projet ? »
Mercredi dernier se tenait le live de mon atelier sur le personal branding. Merci aux personnes présentes, ce fut un moment spécial, chargé de good vibes. J’avais puisé mes exemples dans les expériences des inscrites (transmises au préalable via le groupe WhatsApp). Une manière de rendre l’atelier encore plus interactif et personnalisé que les précédents.
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Merci Géraldine pour ce petit bilan du mois de mars! C'est vrai que ça fait réfléchir sur sa propre évolution ☺️ Je n'ai encore jamais utilisé Chat GPT. Je dois dire que je suis un peu désabusée par ce toujours plus qui me semble souvent venir avec le progrès technologique (Google est déjà une mine d'informations exceptionnelle selon moi) et par le fait que l'on cherche à faire faire de plus en plus de choses par des machines. Sur une note plus positive, je rêve du Canada aussi 😍 Montréal mais aussi Vancouver et sa région. Et enfin je suis contente de lire que tu vas mieux (j'aurai dû commencer par ça!!) 💛 Excellent week-end 🫶
L'interview de Alain Damasio pour le Code a changé m'avait beaucoup impressionnée aussi. Et j'avais retenu ce même concept. Mal se comporter avec une IA nous avilit en tant qu'humain. Mais le plus sympa c'était la chute de l'émission. Après avoir passé une heure à parler technologie, interviewé et intervieweur sont allés flânés en milieu naturel et n'ont pas vraiment achevé l'entretien. Et je trouve ça beau.