À la lisière de la cinquantaine
Quelques jours avant mon anniversaire, marquer une pause et savourer.
Photo Sandra Polianoff prise la semaine dernière lors d’une randonnée à la Montagne Sainte-Victoire, près d’Aix-en-Provence.
Mardi prochain, j’aurai 48 ans. Comme d’habitude, je me réjouis de cette année de plus. Pour moi, vieillir est un privilège. Je me souviens d’une vieille voisine, du temps où j’habitais encore à Paris. Elle devait avoir près de 90 ans. On discutait souvent dans la cage d’escalier de notre immeuble. Quand des gens s’impatientaient face à sa lenteur, à la caisse d’un magasin ou dans la rue, elle ne bronchait pas mais n’en pensait pas moins: “Qui sait s’ils vivront jusqu’à mon âge, tous ces gens?” me répétait-elle en levant les yeux au ciel. Elle ne disait pas cela dans un esprit revanchard. Elle s’estimait juste chanceuse d’être encore là.
Moi aussi je suis contente d’être là. Cela me suffit. Je n’éprouve plus trop le besoin que l’on me fête mon anniversaire. Chaque marque d’attention me fait plaisir, évidemment, mais je ne guette plus les textos, les coups de fil, les cadeaux. Quand Mark me demande quoi m’offrir, en général je lui réponds “des baskets”. Cette fois, j’ai choisi un arrosoir.
Les conventions me passent de plus en plus au-dessus de la tête. J’aborde ce nouvel anniversaire comme un moment plus intérieur. Il me donne envie de marquer une pause. De m’accorder du temps, de l’attention, de savoir où j’en suis.
48 ans. Je n’y connais rien en numérologie, mais le fait qu’il s’agisse d’un chiffre et de son double me parle. J’y vois une forme d’équilibre. J’ai conscience de me trouver dans une situation familiale unique, une sorte de plateau bienheureux : je peux à la fois profiter de la présence de mon fils et de la bonne forme de mes parents. Autour de moi, plusieurs amies en sont aux étapes suivantes: celles du nid vide ou de l’aide à un père, une mère à la santé vacillante.
Montélimar est une petite ville. Je sais déjà qu’au plus tard après son bac, Gustave partira terminer ses études ailleurs. Dans 6 ans. Envisager un terme permet de se concentrer sur le temps qui reste. Mon fils aura 13 ans en mai. Il est en train d’entrer pour de bon dans l’adolescence, avec tout ce que cela suppose d’interrogations existentielles et de montagnes russes émotionnelles. J’essaie de me montrer à l’écoute. Je me place “en creux”: je ne suis pas loin, mais j’interviens seulement en cas de besoin. J’aime nos discussions, surtout quand on est en voiture tous les deux. L’entendre rire à mes blagues pourries, lui raconter les pubs que j’aimais à son âge, le laisser dérouler ses impressions sur l’école ou l’actu. L’acuité de son regard sur les gens me surprend souvent. Je ne connais pas sentiment plus grisant que celui d’être étonné par un raisonnement de son enfant. Cela donne confiance en l’avenir.
Mes parents habitent à dix minutes à pied de chez nous. À notre arrivée dans le sud, nous faisions beaucoup de dîners de famille. Ces derniers mois, on a levé le pied. J’apprécie toujours autant les grandes tablées, mais j’ai compris que si je voulais savoir où en étaient mes (vieux) parents, mieux valaient, à côté, leur rendre visite régulièrement. Une fois par semaine environ, quand mon emploi du temps le permet, je termine la journée dans leur salon. J’aime les écouter me parler de leur rendez-vous chez le dentiste, de leur dernier aller-retour à Paris ou de leur magnolia qui a encore perdu ses fleurs trop vite à cause du mistral. Le fait de ne pas être à table m’aide à être pleinement présente. Derrière la légèreté d’un propos, je perçois parfois un rictus, une réserve. Être seule avec eux me permet de tirer le fil, de les encourager à préciser leur pensée. Je ne le fais pas par bonté d’âme. J’ai besoin de ce dialogue. La maturité m’a débarrassée des rancœurs et des craintes à leur égard. Je veux juste profiter d’eux, mieux les connaître, savoir comment ils évoluent. Je me projette en eux. Je voudrais être aussi heureuse et tranquille qu’eux à leur âge (78 et 79 ans).
Un jour, mon psy m’a dit que personne, dans sa tête, n’avait son âge biologique. Cette affirmation me décontenance. J’ai vraiment l’impression d’avoir l’âge qu’indique mon état civil. Évidemment, mon âge mental varie selon les circonstances. Face à Thelma & Louise, j’ai 15 ans pour toujours. Quand j’ai les trapèzes coincés, je me sens très très vieille. Mais le reste du temps, je veille à ne pas oublier mon âge véritable. “Tu ne fais pas ton âge”, me dit-on souvent. Ça me flatte, mais je ne me fais pas d’illusions pour autant.
Devant moi, toute proche, il y a la cinquantaine. On m’en parle, mais ce cap reste une abstraction. Je me dis juste que ce sera l’occasion de m’offrir un voyage sublime. Où? Je ne sais pas encore. J’ai deux ans pour rêver de toutes les destinations…
Ailleurs sur les réseaux
J’ai demandé à Sophie Coront-Ducluzeau comment attirer l’attention de la presse quand on est une jeune marque.
J’ai été interviewée par Aude Hayot dans son podcast La fin des règles. On a parlé ménopause et écriture.
Vous me découvrez? Je me présente!
Je m’appelle Géraldine Dormoy. Je suis journaliste et coach digitale.
Je suis une professionnelle de l’écriture et des réseaux sociaux depuis près de 20 ans.
J’ai débuté en 2005 avec mon blog, Café Mode.
Aujourd’hui, je me raconte sur Instagram et dans cette newsletter hebdomadaire.
Après 10 ans à la rédaction de L’Express, j’enquête régulièrement pour le magazine Marie Claire.
J’ai aussi écrit deux livres, Un cancer pas si grave (éd. Leduc) et L’âge bête (éd. Robert Laffont).
En 2021, avec mon mari Mark Tungate et notre fils, nous avons quitté la région parisienne et nous sommes installés à Montélimar, dans la Drôme.
Mes ateliers en replay
Il y a quelques mois, je me suis lancé un défi : récupérer mon pouvoir de concentration dans un monde de distractions. Je me suis documentée, j’ai changé mes habitudes et notamment mon rapport à mon téléphone.
Cette quête personnelle fut si bénéfique que j’ai eu envie de vous transmettre ce que j’avais appris dans un programme de trois ateliers. Je l’ai intitulé Focus sur l’essentiel. Les ateliers en live sont passés, mais les replays restent disponibles sur mon site :
Atelier 1 Cultiver son pouvoir de concentration – 1h30 – 42€
Atelier 2 Repenser ses habitudes – 1h30 – 42€
Atelier 3 Trouver son flow pour créer dans la joie – 1h30 – 42€
Programme complet des 3 ateliers – 98€ au lieu de 126€.
Sur mon site, vous trouverez également :
Mon atelier S’ouvrir à l’écriture par le flot de pensées – 38€
Mon programme en 3 ateliers Réussir sa newsletter – 98€
Mon programme en 10 ateliers S’exprimer sur Instagram – 249€
Coaching Instagram : mon diagnostic gratuit
Pour moi, Instagram est à la fois un moyen puissant de développer son activité et un outil de développement personnel.
Mon approche vous intéresse? Informations et réservation sur mon site.
Vous hésitez? Échangeons 15 minutes par téléphone. Je vous offrirai un premier diagnostic et nous explorerons ensemble des pistes d'amélioration de votre compte. Vous pouvez prendre rendez-vous ici.
Chère Géraldine, avant tout joyeux anniversaire ! Comme souvent ta lettre fait écho à mon cheminement personnel. Je vis moi aussi le fait d'avancer en âge comme un privilège et j'aime l'idée de ce temps qui m'est offert comme un cadeau. Ma référence en matière de rapport à l'âge reste Jean d'Ormesson dont l'oeil a frisé jusqu'à un âge avancé et dont la joie d'être en vie n'a semblé jamais s'éteindre. Le passage de la cinquantaine reste un bon souvenir, ma ménopause une anecdote. J'ai 58 ans et je traverse ce moment délicat où les enfants sont partis pour faire leurs études mais pas encore totalement autonomes et où ma mère, âgée de 88 ans commence à perdre doucement son autonomie et requiert désormais une attention toute particulière de notre part. Tous mes repères du quotidien s'effritent, tout est à redéfinir dans ce grand chamboulement qui questionne aussi l'équilibre au sein du couple. Et les envies professionnelles qui ne sont plus les mêmes. Les enjeux du cap de la soixantaine ne sont pas minces, j'ai l'impression que je dois intégralement me réinventer, je m'y prépare avec le sérieux d'une papesse, en décorticant chaque dossier.
Nous avons une semaine d’écart ☺️🎂
Joyeux 48 ans en 2024 !
Moi aussi j’aime bien cette idée de multiple de 2 et de 4… 🤓♈️🗓️