Morning Sun, 1952, Edward Hopper
Je vous le disais il y a quelques semaines : je redoutais ce mois de ponts. Pour la première fois depuis que je suis indépendante, je me suis autorisé plusieurs escapades d’affilée, sans anticiper que la période serait chargée professionnellement. En soi, c’est ultra positif et cela apaise ma peur de manquer. Mais puisque je parle ici de ma quête d’équilibre, autant le dire franchement : ça m’a aussi fait perdre les pédales.
Je vous passe les pétages de plombs auprès de mon mari et de mon fils en mode « Je suis désolée, je n’aurais pas dû te crier dessus, je suis stressée, ça ira mieux dans une semaine/demain/ce soir, quand j’aurai fini d’écrire mon texte. » Bonne pâte, mes deux hommes levaient alors les yeux au ciel, habitués, compréhensifs, résignés. Mes ateliers m’aident à mieux me concentrer et à travailler plus efficacement. Pour la zenitude, on repassera.
Ce n’est toutefois pas du stress pendant les coups de collier dont je veux vous parler aujourd’hui, mais de l’après. De la phase de décélération que, manifestement, je ne maîtrise pas du tout. Les premiers signes se sont manifestés mercredi dernier. Mon tunnel de boulot s’était achevé la veille au soir. A priori, j’aurais dû me réveiller avec la banane : j’avais accompli toutes les missions que je m’étais données, dans les temps, sans encombre, avec des résultats qui me paraissaient satisfaisants. Alors pourquoi cette mauvaise humeur larvée, dès les premières lueurs du jour ?
Comme d’habitude, la vérité a jailli dans mes pages du matin : je ne voulais plus voir personne. Problème : je prenais à 7h48 un TGV pour Paris, où j’allais enchaîner les rendez-vous jusqu’à samedi, puis je rentrerai chez moi et retrouverai notre vie à trois. Il n’y avait, dans un cas comme dans l’autre, aucune perspective de solitude véritable. Mon malaise s’est accentué dans le train, mélange pâteux d’anxiété, de colère contre moi-même et de culpabilité : je m’en voulais de ressentir ce que je ressentais, personne ne me forçait à faire ce voyage, j’avais moi-même organisé chacun de ces rendez-vous, je traversais la France mue par l’envie de voir tous ces gens, alors quoi ?
Alors, plus de jus. Je ne connaissais que trop bien le scénario : emportée par mon goût pour l’action et les relations humaines, j’avais omis que ce goût ne pouvait s’épanouir qu’en respectant ma nature introvertie. Pour avoir l’énergie d’aller vers les autres, j’ai besoin de recharger régulièrement mes batteries durant de longues plages de liberté en tête à tête avec moi-même.
Or on n’en parle pas souvent, mais je me demande comment une mère de famille peut assouvir son besoin de solitude (la question se pose aussi pour les pères, mais depuis moins longtemps). Même avec un seul enfant, même en travaillant chez moi, je suis rarement seule dans ma propre maison.
Arrivée à mon hôtel, j’ai appelé Mark. Je n’attendais pas de lui une solution, mais cette histoire de solitude commençait à occuper un tel espace mental que j’avais besoin de son accord pour aborder le sujet en newsletter (lieu, vous l’aurez compris, où je tente de saisir ce qui m’arrive). « Et tu me demandes ça le jour de notre 15e anniversaire de mariage ? », m’a-t-il répondu, pince-sans-rire. Quel que fut le jour, je craignais qu’il ne se vexe, mais je savais qu’il avait un tempérament aussi indépendant que le mien, et j’avais trop besoin de verbaliser mon ressenti pour attendre un jour ordinaire. Je lui ai dit qu’il était la personne que j’aimais le plus au monde avec Gustave, mais que, même lui, je n’avais pas envie de le voir.
Non seulement il m’a donné son accord pour que j’en parle ici, mais il m’a dit qu’il comprenait. Que lui et Gustave dépendaient de moi, que ce devait être fatigant. Que j’avais un métier dans lequel j’étais beaucoup en représentation. Que j’étais sociable, et qu’en société, on jouait un rôle. Qu’il était normal que j’éprouve le besoin d’être juste moi. Que l’important était que cette période de solitude soit choisie et pour une période donnée.
Ses paroles m’ont rassérénée. Son regard et sa considération m’ont donné le surcroît d’énergie dont j’avais besoin pour aborder mon séjour à Paris dans de bonnes conditions. Je puise dans mes réserves, mais je vis plein de chouettes moments dont le souvenir m’accompagnera… quand je serai seule.
Replay de mon atelier Deep Work
Le replay de mon atelier sur le travail en profondeur est disponible sur mon site (42€). J’y donne des clés pour se mettre dans les conditions d’une concentration et d’une motivation optimales en vue de l’accomplissement de tâches exigeantes. J’y parle procrastination, espace de travail, objectifs et stratégies. J’y présente mon cahier du temps, un outil simple que j’ai inventé, mélange to do list et d’emploi du temps.
Si le sujet vous intéresse, vous pouvez aussi commencer par le programme Focus sur l’essentiel (98€), qui comprend le replay des 3 ateliers précédents, sur la concentration, les habitudes et le flow.
Et si vous voulez faire la paix avec votre téléphone portable, mon atelier gratuit sur la dépendance numérique est toujours disponible en replay.
Qui suis-je ?
Je m’appelle Géraldine Dormoy. Je suis journaliste, coach digitale et j’anime des ateliers introspectifs en ligne.
Je suis une professionnelle de l’écriture et des réseaux sociaux depuis près de 20 ans.
J’ai débuté en 2005 avec mon blog, Café Mode. Aujourd’hui, je raconte mes états d’âme dans cette newsletter hebdomadaire.
J’ai passé 10 ans à la rédaction de L’Express. J’enquête désormais régulièrement en free-lance pour le magazine Marie Claire.
J’ai aussi écrit deux livres, Un cancer pas si grave (éd. Leduc) et L’âge bête (éd. Robert Laffont).
En 2021, avec mon mari Mark Tungate et notre fils, nous avons quitté la région parisienne et nous sommes installés dans la Drôme.
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Bon week-end !
Merci Sandrine. « N’accepter aucune invitation si mon conjoint s’absente pour une soirée » : oh mais quel merveilleux réflexe. Je l’adopte illico (même si Mark ne sort jamais ahah) 😂
Comme je me retrouve Géraldine dans ton besoin de solitude. C'est moi la plus sociable dans notre couple et pourtant, mon mari peine à admettre ce besoin. Nous alternons tous les deux télétravail et bureau, lui essaie de se caler sur les mêmes jours que moi et moi j'esquive en prétextant une réunion pour changer à la dernière minute, dans l'espoir de gagner une journée seule à la maison 😄.