La Grande Vague de Kanagawa, 1830, Hokusai
Je redoute les ponts du mois de mai. Là où beaucoup voient une occasion de s’évader, moi je vois des décisions à prendre et un bouleversement de mes habitudes. C’était déjà le cas quand j’étais salariée : pouvais-je me permettre de poser mon vendredi ? Avais-je assez de sous pour partir ? Devenir indépendante n’a rien arrangé. L’expérience m’a montré qu’en dépit de la détente générale, le « gruyère » de mai est une période chargée. J’ai souvent plus de travail ces semaines-là, ce qui m’incite à réfléchir à deux fois avant de m’octroyer un jour de congé que je devrai compenser, avant ou après ma pause.
En même temps, mai est chez nous un mois de célébrations joyeuses. Le 9, nous fêtons l’anniversaire de notre fils Gustave, le 12 celui de mon mari Mark, le 22 celui de notre mariage, le 29 celui de notre rencontre. Tout cela donne très envie de lever le pied et de passer du temps ensemble.
Cette année, j’ai donc décidé d’oser partir. Et comme je ne fais rien à moitié, j’ai calé des escapades trois week-ends d’affilée. Il y a quelques jours j’étais à Nantes chez une amie, aujourd’hui je suis dans le Gard avec Mark, la semaine prochaine j’emmène Gustave à Disneyland. Le simple fait d’écrire ce programme me donne des palpitations. Car dans le même temps, je visualise mes journées de travail, les dossiers en cours, les échéances… et le cadeau de Mark à dénicher. Comment tout concilier ?
Je pensais m’être suffisamment organisée quand, mardi dernier, un ultime changement dans mon emploi du temps m’a fait vaciller. J’avais trop à faire pour ne pas en emporter un peu en week-end. J’allais fâcher mari et enfant, leur hurler dessus en retour, saborder nos vacances. La vague de stress et de culpabilité est montée. Menaçante, familière. La Grande Vague d’Hokusai. Tels des doigts maléfiques, les crochets d’écume de l’estampe symbolisent à la perfection mes peurs les plus archaïques. Face à mon Google Agenda chargé, j’ai senti physiquement le stress s’abattre sur moi : la racine de mes cheveux s’est dressée sur ma tête, mes trapèzes se sont tendus, mon souffle est devenu plus court.
Au lieu de me noyer, j’ai alors repensé à ce que j’avais appris ces derniers mois grâce à mes ateliers sur la concentration, le flow, le deep work. Les sujets de ces conférences sont reliés à mes obsessions personnelles. Je vous les propose car j’espère que cela aidera certaines d’entre vous, mais c’est avant tout un moyen d’aller chercher des solutions à mes propres problèmes.
Mes recherches sur le flow, en particulier, m’ont fait changer de regard sur le stress. Pour atteindre cet état particulier de concentration extrême sur une activité, on doit à la fois avoir une difficulté à surmonter et s’appuyer sur une compétence. Cette combinaison de défi et de maîtrise crée un défi stimulant, car on doit faire un effort mais on est confiant, on sait que l’on peut y arriver. On est stressé, mais c’est donc du bon stress, celui qui nous permet de mobiliser nos capacités, nous lancer dans l’action et maintenir nos efforts le temps nécessaire.
Étudier de près cet état de tension bénéfique m’a fait réaliser que jusque-là, je n’avais qu’une perception négative du stress. Depuis 30 ans, j’en entends parler comme de quelque chose de néfaste, générateur d’un tas de troubles s’il devient chronique. D’un naturel inquiet, je stresse pour un rien et tombe facilement dans l’anxiété. Autant dire qu’après mon cancer du sein en 2017, le stress est devenu pour moi l’ennemi à abattre : pour limiter tout risque de rechute, je devais l’éradiquer.
Sans m’en rendre compte, je me suis alors mise à stresser de stresser, développant une peur panique au moindre signe de surchauffe. Je craignais davantage les conséquences du stress que le stress lui-même. Cette diabolisation occultait deux évidences : le stress est inévitable et l’être humain est capable d’y faire face. Comme le dit la psychologue Catherine Vasey dans cet épisode de podcast sur le burn-out, « le stress n’est pas tellement dangereux pour notre santé. Le corps est fait pour stresser. On est apte à faire face à des situations de stress pendant quelques semaines, des fois plusieurs mois. Ça devient dangereux après six mois de stress chronique. »
Je peux me servir de mon stress. M’appuyer sur l’énergie qu’il génère. En faire un moteur. Pour cela, j’ai besoin de l’observer, le déconstruire, le doser. C’est ce que mes ateliers m’aident à faire. J’y développe des méthodes de travail qui s’appuient sur la connaissance de soi. Plus attentive, mieux organisée, je plonge plus vite, plus profondément dans le travail et sais ensuite mieux me ménager des plages de récupération. En un mot j’ai gagné en efficacité, même s’il m’arrive encore d’en douter, comme mardi dernier.
Ce jour-là, après mon moment de panique, j’ai finalement pris une grande inspiration, étudié mon agenda en mode Tetris, allégé ce qui pouvait l’être, réajusté le reste. Puis je suis allée voir Mark. Je lui ai dit que mon rythme s’intensifiait, que j’allais avoir besoin d’avancer quelques heures sur un dossier pendant notre week-end en amoureux, qu’en plus je n’arriverai pas à me procurer son cadeau à temps, que j’étais désolée. Il m’a dit que ça n’était pas grave, que l’important était que l’on fête dimanche son anniversaire autour d’un bon déjeuner, qu’il s’accommoderait du reste.
Je pars donc en week-end plutôt sereine. Certes dimanche matin, j’ai prévu d’avancer sur un article, mais il porte sur un sujet qui me tient à cœur et je le ferai dans le cadre idyllique d’un hôtel de charme. Et la veille je me serai aéré la tête en Camargue avec mon chéri. Non vraiment, tout est une question de dosage.
Mercredi prochain : mon atelier Deep Work
C’est LE dossier en cours qui m’excite le plus, résultat de mois de recherches et d’expérimentations. J’ai déjà évoqué dans de précédents ateliers l’influence que le livre Deep Work de Cal Newport a eu sur moi. Mais plusieurs d’entre vous souhaitaient une conférence spécifique sur le sujet, avec des stratégies, des conseils, des astuces personnelles pour dépasser la procrastination et venir à bout de tâches intellectuelles complexes. Je suis en train de terminer l’écriture de cet atelier. Attendez-vous à un concentré de méthodes testées et approuvées ! J’y parlerai notamment de mon cahier du temps, un outil que j’ai rôdé au fil des ans, mélange d’agenda et de « to do list », sorte de bullet journal simplifié.
Voici le programme :
1. Qu’est-ce que le travail profond et qu’est-ce qui nous empêche d’y accéder
2. Préparer le terrain : comment recharger ses batteries et créer l’environnement de travail optimal pour soi
3. Fixer ses objectifs et planifier
4. Action ! Les stratégies pour favoriser le travail profond.
Le live se tiendra mercredi 15 mai de 19h à 20h30 sur Zoom.
1h de cours puis 30 minutes de questions-réponses.
Le tarif de 42€ vous donne accès :
- Au live
- Au replay permanent
- Au support écrit
- Au groupe WhatsApp reliant les participants.
Inscrivez-vous ici
Et rendez-vous sur mon compte Instagram lundi 13 mai à 19h pour un mini-live de présentation.
Vous me découvrez ? Je me présente 🤗
Je m’appelle Géraldine Dormoy. Je suis journaliste, coach digitale et j’anime des ateliers introspectifs en ligne.
Je suis une professionnelle de l’écriture et des réseaux sociaux depuis près de 20 ans.
J’ai débuté en 2005 avec mon blog, Café Mode. Aujourd’hui, je raconte mes états d’âme dans cette newsletter hebdomadaire.
J’ai passé 10 ans à la rédaction de L’Express. J’enquête désormais régulièrement en free-lance pour le magazine Marie Claire.
J’ai aussi écrit deux livres, Un cancer pas si grave (éd. Leduc) et L’âge bête (éd. Robert Laffont).
En 2021, avec mon mari Mark Tungate et notre fils, nous avons quitté la région parisienne et nous sommes installés dans la Drôme.
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Bon week-end !
Le stress est bien trop souvent vu comme un frein, alors qu'il peut être un excellent moteur lorsqu'on sait le canaliser ! Bons week-ends Géraldine !
Très intéressant cette réflexion sur le stress, la procrastination! Je trouve que c'est très lié et souvent très parlant. Moi ça m'aide aussi à faire le ménage dans mes tâches (➡🚪bye les choses qui ne me stimulent pas naturellement!)