Voilà, mon livre est né hier. L’âge bête est paru en librairie. Il est sorti de moi.
Cela me fait me sentir légère. Cette semaine est pourtant ultra chargée avec des amis anglais de passage à accueillir chez nous, mon aller-retour à Paris, un article à écrire, mon bureau en travaux (après un dégât des eaux cet été) et au bout, une escapade en Espagne à préparer. Mais la légèreté est là.
Hier soir, lors de la soirée de lancement chez Patine, je planais. Il faut dire que la fondatrice Charlotte Dereux et son équipe avaient bien fait les choses. Un esprit 90s flottait dans le studio. Il y avait un numéro de 20 ans et des bouteilles de Loulou sur les tables. Soulever le bouchon rouge sang et inspirer le parfum de mes années collège m’a fait chavirer. Puis nos invitées – les lectrices qui s’étaient inscrites, vous peut-être ? – sont arrivées. Nombreuses, joyeuses, pleinement présentes en dépit de l’averse qui venait de tremper leurs manteaux.
Charlotte a ouvert la discussion. Elle avait lu et aimé le livre. Pendant 45 minutes, elle m’a posé des questions qui ont jeté une lumière nouvelle sur mon récit. Vous êtes encore si peu à l’avoir lu ! Chaque regard m’amène à le reconsidérer. C’est en partie pour cela que je l’ai écrit : pour toutes les discussions que j’espérais qu’il déclenche. Et c’est en train d’arriver.
Ensuite, grâce au prétexte de la dédicace, j’ai pu échanger quelques mots avec les invitées. C’est troublant, ce moment où l’on passe du virtuel au réel. Il y a un déséquilibre – vous faites l’effort de venir à moi, vous me connaissez mieux que je ne vous connais. Cela pourrait fausser les rapports, mais se voir en vrai provoque une alchimie particulière. On se dit soudain des choses impossibles à écrire en DM. Vous me parlez de vous.
Hier, mes lectrices sont arrivées avec leurs propres histoires d’adolescences. Plusieurs m’ont dit écrire ou vouloir écrire dessus. Cette affinité n’aurait pas dû me surprendre, une communauté se construit en miroir, mais cela m’a quand même fait quelque chose. J’ai pris conscience que nous avions cette quête en commun. Charlotte m’a d’ailleurs demandé « ma méthode » pour plonger à son tour dans son adolescence par le biais de l’écriture. Ce matin, j’ai donc programmé une masterclass sur le sujet. Elle se tiendra sur Zoom le 7 décembre, vous pouvez vous inscrire là.
« Qu’est-ce que ton livre a changé en toi ? », m’a demandé l’une d’entre vous il y a quelques jours. Sur le moment, je n’ai pas su quoi lui répondre. Le processus est encore en cours. La transformation est profonde. Le livre change des choses dans mes rapports à mes parents, à ma sœur, à mes amies. Cela modifie ma place, affûte mon regard, fait tomber des croyances limitantes. Je me compare moins aux autres. Je cherche davantage en moi.
Avant-hier, sur un coup de tête, je suis allée voir la coiffeuse de Montélimar que ma sœur me recommandait depuis des années. Je lui ai montré des photos de moi avant l’arrivée de mes cheveux blancs. Je voulais retrouver mon roux. Je suis sortie de chez elle ravie, la chevelure aussi flamboyante qu’une danseuse de Toulouse-Lautrec.
J’ai perdu du poids. L’adoption des principes du livre Glucose révolution de Jessie Inchauspé y est pour beaucoup, mais elle n’explique pas tout. Je me suis délestée de décennies de troubles du comportement alimentaire. Je fais le même poids qu’à 18 ans. C’est drôle car je n’ai pas pour autant le même corps. Les traces du temps, du running, de la grossesse, de la maladie sont là.
Cette minceur me désencombre. Je n’ai plus envie de porter que des jeans, des tee-shirts, des pulls et des baskets. Je songe à me débarrasser de tout le reste – surveillez mon compte Vinted ! Je reconnais ces signaux. Enceinte de mon fils, j’avais enfin accepté mes cheveux bouclés et vidé mon armoire avec un sentiment d’urgence. Après mon cancer du sein, j’ai gardé ma coupe de garçonne et me suis refait une garde-robe chez Sézane. À chaque fois, le même besoin de changer de peau. De renaître ? Peut-être.
Je suis en train de comprendre que l’humain a la faculté de se réinventer souvent, à tous les âges. Cela ne veut pas dire qu’il me faille renier qui j’étais avant. Cela me rappelle seulement que je suis en perpétuel mouvement, et qu’accueillir le changement me fait gagner du temps.
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Bon week-end !
Géraldine
Félicitations - et quel courage de partager des moments si vulnérables.
Félicitations Géraldine pour la sortie de ton livre, et très intéressée aussi de lire ton ressenti à sa sortie. Je trouve qu'il est parfois difficile, pour moi, de célébrer les succès. C'est qq chose à cultiver. Au plaisir de lire ton livre - s'il est sur Kindle (je vis aux États-Unis...)