Point vestiaire de printemps
Ma fashion libido, la liste de mes essentiels, mes achats du trimestre.
Quand j’ai rédigé mon bilan vestimentaire 2024 en janvier, je me suis promis de m’y prendre autrement cette année. J’avais trop à vous dire, il me fallait des points d’étape plus réguliers. Je vous propose donc, à partir de maintenant, un état des lieux à chaque début de saison.
La première chose qui me vient à l’esprit avant d’entrer dans le détail des fringues, c’est ma fashion libido à zéro. J’en suis la première surprise. Il y a quelques semaines, j’ai décidé de recommencer, sur Instagram, à poster mes inspirations artistiques et lifestyle. Pour cela, je me suis mise en quête d’images reflétant mon humeur en matière de mode. J’ai alors réalisé qu’en dehors du compte de la styliste italienne Michela Meni, je ne trouvais plus rien. En ce moment, tout ce que je vois me paraît trop apprêté, maniéré, fragile. J’aspire à une allure dépouillée, fonctionnelle, en harmonie avec les éléments. Les tenues de travail des artisans me parlent davantage que celles des influenceuses ou des magazines de mode. Si vous avez des comptes à me recommander, je suis preneuse.
Ce manque d’envie me protège de toute fièvre acheteuse, mais n’empêche pas quelques interrogations existentielles, telles que : jusqu’à quel degré d’usure continuer de porter une pièce ? Mes vêtements de tous les jours ont plusieurs vies. Je commence par les porter dans un maximum d’occasions, puis, quand ils marquent les premiers signes de fatigue, je réduis peu à peu leur usage jusqu’à ne plus les porter que chez moi. Mais un jour, se pose la question du « stop ou encore ? », même chez moi.
Mes Birkenstock, par exemple. À la maison, en dehors de l’hiver que je passe en chaussons fourrés, j’ai mes Arizona aux pieds. Je tourne avec deux paires. Actuellement, l’une d’elle est si vieille (achetée en 2018) qu’une semelle s’est fendue au talon. Je suis la seule à le remarquer, ce sont des chaussons que presque personne ne voit, je marche sans problème avec. Mais quand même, ne serait-il pas temps de faire entrer une nouvelle paire, d’autant plus qu’il m’arrive de sortir avec en été ?
Cette semaine à Paris, je suis allée dans une boutique Birkenstock pour voir les couleurs et les matières des Arizona disponibles. Mon nuancier d’Hélène à la main, j’ai repéré celles-ci, mais la matière est synthétique. En ligne, j’avais trouvé celles-là, en cuir, mais j’avais un doute sur la couleur (je les vois kakis, mais le descriptif indique « gris béton »). Évidemment, en magasin, j’ai oublié de vérifier la couleur. Je suis repartie les mains vides. Je crois bien que je n’en ai pas encore fini avec mes vieilles tatanes fendues.
Je relie cette question de la limite d’usure acceptable à mon éternel tiraillement entre vide et plein. J’aspire à un mode de vie monacal, mais je continue de m’acheter plus de fringues qu’un ascète. Où placer le curseur ? Mon changement de mode de vie m’a aidée : free-lance dans une petite ville, je suis moins en représentation que lorsque j’étais journaliste de mode à Paris. Désormais, c’est plutôt entre moi et moi que cela se joue.
J’en parle souvent avec Mark. On aime tous les deux les vêtements, mais différemment. « Je ne supporte pas de ne pas être smart, m’a-t-il affirmé un jour au petit-déj. Même en pyjama, il faut que ça ait une certaine allure. Même à la piscine, je fais gaffe à mon maillot. Si mon t-shirt blanc vire au gris, je ne veux pas que tu croies que je te manque de respect, que je me néglige. » Ce à quoi je lui ai répliqué que j’appréciais ses efforts, mais que, de mon côté, je tenais au contraire à pouvoir porter un pull bouloché devant lui sans craindre qu’il m’aime moins. J’aspire à une certaine élégance, mais plus encore au confort. Je ne supporte plus d’être entravée. Et quand je suis attachée à une fringue, je veux pouvoir la porter chez moi jusqu’à sa désintégration.
J’en étais là de mes réflexions quand je suis tombée sur ce post Instagram de The Good Goods, qui suggère de se limiter à l’achat de 12 vêtements par an. J’aime les cadres, celui-ci m’a paru raisonnable, je me suis dit pourquoi pas ? Puis j’ai fait mes comptes et j’ai vu que j’avais déjà acquis 6 pièces en 2025. Autant dire que cette nouvelle contrainte choisie va m’aider à aller à l’essentiel.
Au même moment, Mark m’a parlé de sa liste d’essentiels. J’avais maintes fois essayé de dresser la mienne, sans jamais trouver la bonne méthode. En fait, lui en a trois : une pour le printemps/été, une pour l’automne, une pour l’hiver. Et il ne liste pas tous les vêtements qu’il a, mais les vêtements qu’il a besoin d’avoir en bon état. J’ai décidé de partir de sa trame, avec l’idée que « en bon état » signifie « que je peux porter en rendez-vous pro ».
Voici donc la V1 de ma liste d’essentiels printemps/été, avec un astérisque pour les pièces que je n’ai pas ou qui auraient besoin d’être remplacées dans le courant de la saison :
2 pulls fins
2 pulls épais
2 cardigans
4 t-shirts
4 sous-pulls
2 pantalons
5 robes légères
1 short
1 paire de chaussures de running*
1 blazer bleu marine
1 blazer à carreaux
1 parka coupe-vent
1 parka de demi-saison*
1 paire de fines baskets blanches
1 paire de baskets de ville
1 paire de Birkenstock Arizona
1 paire de DocMartens
1 paire de chelsea boots de pluie
1 legging pour courir
4 t-shirts de running légers
4 brassières
1 veste de running
1 short de running
1 pantalon de rando
1 paire de chaussures de rando
9 culottes
6 paires de chaussettes
6 paires de socquettes blanches
2 pyjamas pantalons
2 pyjamas shorts
1 sac à main en cuir
1 banane
1 sac à dos
1 tote bag
1 maillot une pièce
1 maillot 2 pièces
1 chapeau
1 paire de lunettes de soleil*
1 écharpe fine.
A priori, je n’ai donc « que » trois achats en vue. La paire de chaussures de running ne devrait pas poser trop de problème. Je cours 30 minutes par jour, 7 jours sur 7. Avec l’expérience, j’ai décidé qu’une seule paire de qualité suffit, que je change tous les 6 mois.
Le cas de la parka de demi-saison est plus ardu. Comme tous les vêtements de pluie, c’est une pièce dont la quête me motive moyennement car elle me paraît à la fois technique et pas complètement indispensable dans le sud de la France. Mais comme je suis frileuse et que j’aime mon confort, je garde le dossier ouvert. J’espérais qu’une veste Barbour serait la solution, mais un essayage cette semaine a confirmé mes craintes : ce vêtement est si connoté qu’il a besoin d’être décalé quand on n’habite pas Versailles ou Buckingham. Or je ne suis pas Alexa Chung : sur moi, la veste huilée dont j’ai toujours rêvé fait trop classique, je ne me reconnais plus.
Quant aux lunettes de soleil, la situation est encore plus compromise : depuis un an, je porte des lunettes de vue en permanence. Compte tenu de leur prix élevé en raison des verres progressifs, je dois attendre 2026 pour qu’une nouvelle paire soit prise en charge par ma mutuelle. En attendant, je me contenterais bien de verres teintés posés par-dessus ma monture habituelle, mais je n’en trouve nulle part, ou alors si laids que j’ai renoncé. J’ai passé l’été dernier un chapeau de soleil vissé sur le crâne, ce sera probablement encore le cas cette année.
Je termine cette longue lettre avec mes achats 2025 à ce jour :
2 pantalons en velours, modèle Prom PLN en vert et en beige chez Léon & Harper
Je les ai achetés une première fois à l’automne 2024. Depuis, je ne porte plus qu’eux. J’ai donc décidé de sécuriser mon nouvel uniforme avec deux exemplaires de secours. Ils s’avèrent de si bonne qualité que je risque de ne pas en avoir besoin avant plusieurs années, mais savoir que je les ai suffit à justifier leur achat.
2 pulls fins Uniqlo mérinos col rond, un vert amande et un bleu marine
Je redécouvre Uniqlo. L’enseigne colle à mon besoin de basiques fonctionnels et unisexes. Mark y achète ses pulls en mérinos depuis longtemps, j’ai opté pour une version féminine en vert, il va m’offrir le même en bleu marine pour mon anniversaire. Dans la rue, je suis fascinée par les couples en mode mirror dressing. Peut-être que l’on s’en rapproche, pas à pas ?
La laine pour un pull jacquard que ma maman est en train de me tricoter
Je vous en parlais déjà dans mes micro-changements de février. Je n’ai encore rien vu… suspense !
Une paire de fines baskets blanches Camper, modèle Pelotas Soller
J’avais une problématique ultra précise : aux beaux jours, en dehors de mes Birks pour aller faire mes courses à Carrefour, je ne porte plus trop de sandales. Avec l’âge, la course, l’eczema, je n’ai plus envie de montrer mes pieds : ils ont pris un drôle d’aspect qui ne me dérange pas mais que je n’ai pas envie d’imposer aux autres. Et puis j’en ai ras-le-bol du vernis à remettre tous les mois. Je préfère les baskets. C’était déjà un peu le cas l’été dernier, que j’ai souvent passé en Asics, mais finalement je les trouve trop mastoc. Pour la ville, j’avais envie d’un modèle plus fin, mais d’un vrai spécialiste des chaussures de sport.
En début de semaine, à Paris, je me suis fait une tournée dans le quartier des Halles, chez Puma, Nike, Courir, Foot Locker. Je voulais un modèle blanc pour aller avec toutes mes tenues, mais les formes étaient massives. J’ai donc essayé des modèles fins en couleur. Certains étaient pas mal, mais les matières cheap et le positionnement de ces marques, à des années-lumière de mes valeurs, ont eu raison de ma motivation.
Finalement, je suis passée devant une boutique Camper. J’ai reconnu le modèle Pelotas que je portais il y a 20 ans. À l’époque, je les avais en rose tendre. Sur l’étagère, elles étaient là, en blanc. Elles m’attendaient. Enfin, il n’y avait plus ma taille, mais c’était exactement ce que je voulais. Je les ai commandées hier. Je croise les doigts pour qu’elles m’aillent.
Mercredi 26 mars à 19h : atelier « Quel marketing de soi pour développer son projet ? »
Encouragée par vos demandes, je reviens enfin avec un atelier que je couve depuis des mois. Le personal branding a mauvaise presse, mais moi je suis convaincue qu’il peut nous mener loin quand il est abordé avec conscience et sincérité.
Parler de soi n’a rien de facile - on manque de recul ! - mais cela devient nécessaire quand on porte un projet, qu’il soit professionnel (un changement de poste), commercial (une nouvelle activité), artistique, sportif ou associatif.
Que votre projet soit embryonnaire ou que vous vous soyez déjà lancée, je vous propose de vous livrer en 1h30, sur Zoom, les 10 étapes pour oser communiquer sur vous, enfin. Pas pour vous faire mousser, mais pour servir ce projet que vous chérissez.
Cet atelier se tiendra sur Zoom, mercredi 26 mars, de 19h à 20h30.
Le tarif est de 43€. Il vous donne accès :
Au live
Au replay permanent
Au support écrit
Au groupe WhatsApp Matières à réflexion.
Je vous en dirai plus lundi prochain, le 24 mars, dans un live sur Instagram à 20h.
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J'adore l'expression fashion libido!
La liste de ta garde-robe de printemps m’a rappelé le trousseau des petites filles modèles (ou de leur poupée ?) de la comtesse de Ségur. J’adore ce moment de nostalgie et je trouve toujours passionnant tes partages sur ta quête du vestiaire idéal. Merci !