Selfie mère-fils à Narbonne en octobre 2022
Sophie, une de mes lectrices, m’a demandé quelle mère je pensais être. Sa question m’a fait penser à Françoise Dolto. Je l’ai beaucoup lue quand j’étais enceinte de mon fils Gustave. Ma mère l’avait fait avant moi, je trouvais que ça nous avait pas mal réussi, à ma sœur et à moi. Les trois tomes de Lorsque l’enfant paraît, en particulier, ont été fondateurs dans mon rapport à la maternité. Le titre fut d’abord le nom de l’émission de France Inter à laquelle elle participa, de 1976 à 1978. Avec bon sens et simplicité, elle répondait aux questions des auditeurs depuis son cabinet de psychanalyste, au micro de Jacques Pradel.
Françoise Dolto avait la conviction qu’élever un enfant n’était pas compliqué : il s’agissait avant tout de l’observer, de le laisser explorer le monde et de se borner à lui assurer sa sécurité. Je force le trait mais c’est ce que j’ai retenu. Cette croyance m’a libérée. Ouf, l’éducation pouvait n’être que cela : un accompagnement vers l’autonomie. Une présence, une écoute, une vigilance. Il n’y avait pas besoin de faire beaucoup.
Cette approche m’a permis d’envisager mon rôle en creux. Je ne suis pas là pour imposer quoi que ce soit. « Éduquer, ce n’est pas remplir des vases mais allumer des feux », dit l’adage. J’essaie de limiter les projections, même si je sais qu’elles sont inévitables. J’ai à cœur de laisser à mon fils les champs ouverts. Je souffle sur les braises de ses centres d’intérêt. Je déblaie le terrain pour le laisser s’exprimer à sa guise, où il veut. Je réfrène mes jugements.
Je veux lui donner confiance, en lui et dans le monde. La confiance en soi, cette obsession des temps modernes. J’y suis attentive car j’en ai longtemps manqué. Mes parents ont fait ce qu’ils ont pu. Eux-mêmes avaient dû composer avec leurs propres manques, hérités de générations qui n’avaient pas eu le luxe de pousser bien loin l’introspection. Aujourd’hui, parce que je suis confiante, je peux transmettre mon assurance à Gustave. Je crois en moi, mais aussi, surtout, en lui. En ses ressources et en ses choix.
Cette transmission de confiance passe par la parole. « Ce dont l’enfant a besoin, c’est qu’on mette des mots sur sa sensibilité », affirmait Dolto. En bonne élève, j’ai été ivre de mots avec mon bébé. Dire les choses m’avait tellement aidée – que ce soit en thérapie, à travers l’écriture ou dans mes relations aux autres – que je voulais lui transmettre le pouvoir du langage. À ses côtés, je continue de prendre plaisir à définir, expliquer, argumenter. Il est devenu si bavard que j’ai parfois du mal à le suivre, mais son aisance à l’oral me ravit.
Et lui, comment me voit-il ? « T’es une super mère mais tu cries beaucoup », a-t-il observé. C’est un fait : je suis d’un tempérament irritable et lui ne supporte pas que je hausse le ton. « Mais c’est souvent pour me protéger que tu me cries dessus », a-t-il tempéré, diplomate. Je lui ai expliqué que, parfois, je m’emporte car j’ai peur pour lui. Que ça n’est pas contre lui, que c’est une tension irrépressible. Et quand je m’énerve parce que j’ai passé une mauvaise journée, je le reconnais aussi. Bref, j’éructe mais ça finit en câlins.
Cela dit, au sein de la cellule familiale, je suis plutôt celle qui l’encadre, tandis que son père l’aide à penser hors du cadre. À moi l’autorité, à Mark l’humour, les jeux, la fantaisie, l’imaginaire.
Enfin, sans surprise, mon fils trouve que je travaille trop. Écrire exige du temps et de la concentration. Je passe de longues heures enfermée dans mon bureau. Les premières années, j’avais tendance à culpabiliser. Un jour, mon psy m’a dit : « Vous êtes une maman qui écrit. C’est comme ça. Il s’en accommodera. » Depuis, je culpabilise moins mais mon fils ne s’en accommode pas. C’est sûrement mieux ainsi : il est mon meilleur garde-fou.
Ma reco de la semaine
Gamberge, le podcast de Christine Berrou
Christine Berrou est humoriste, comédienne et autrice. Dans son podcast, elle décortique les aspects de la vie créative. J’aime son sens de l’analyse, son auto-dérision, ses interrogations sans fin. Je me reconnais dans ses prises de tête et ses aspirations : qui n’a pas envie de vivre sereinement de sa créativité ? Je suis en train de binger tous les épisodes. Je vous recommande particulièrement :
« Les trésors cachés du bide » avec Mathieu Madénian, humoriste
« L’inconscient créatif » avec Kévin Finel, hypnothérapeute
« Parents toxiques et légitimité », avec Seb Mellia, humoriste.
Mes ateliers en ligne
Prochain atelier mercredi 5 avril de 19h à 20h30
Devenir free-lance : ce que j’ai appris en 3 ans d’activité
En janvier 2020, après avoir été plus de 10 ans journaliste salariée à L’Express, j’ai enfin osé me lancer en indépendante. Un grand saut que je redoutais. Pour démarrer, il m’a fallu vaincre beaucoup de peurs. Depuis 3 ans, j’apprends ce que c’est que d’être seule maître à bord. Une expérience tour à tour grisante, vertigineuse, exténuante.
Aujourd’hui, j’ai envie de vous transmettre le fruit de cette expérience. Mon but est de vous aider à mettre toutes les chances de votre côté dans cette aventure aussi exaltante qu'éprouvante.
Durant cet atelier, je vous raconterai comment :
- J’ai osé quitter le salariat
- J’ai trouvé mes premiers clients
- J’ai approché l’aspect financier – ma plus grande frayeur !
- J’apprends à gérer mes idées, mon temps, mon stress, mon développement.
Ne vous attendez pas à des conseils techniques, juridiques ou administratifs : je n’ai aucune compétence en la matière. En revanche, si vous avez besoin d’un coup de boost pour aller plus loin, cet atelier est pour vous.
Tarif 38 euros.
L’inscription vous donne accès :
- Au live
- Au replay (sans limite de durée)
- Au support écrit du cours
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Paiement via PayPal. Si vous préférez un paiement par virement, écrivez-moi à geraldinedormoy@gmail.com. Facture disponible sur demande.
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Ateliers Réussir sa newsletter
Les replays des trois cours sont disponibles sur demande (35€ chacun) :
Atelier 1 : 10 conseils pour réussir le lancement de sa newsletter
Atelier 2 : Comment augmenter le nombre d’abonnés à sa newsletter
Atelier 3 : Comment durer ? Dans les coulisses de ma newsletter.
Qui suis-je ?
Je m’appelle Géraldine Dormoy et je vous aide à vous exprimer.
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Encore une fois, on était synchro cette semaine ;)
Toujours aussi inspirantes tes newletters . Je m’y retrouve à chaque fois par petit bout.J’étais,n’ysuis un peu moins maintenant quelqu’un de colérique parce que je voulais absolument que mes enfants trouvent leurs voix. J’ai fait de mon mieux , mon mari beaucoup plus cool du coup mais c’était très bien aussi.Maintenant ma fille a 24 ans et elle n’arrête pas d’apprendre ainsi que mon fils de 21 ans ils sont bien dans tête.