Je ne sais pas ce qui me pousse à vous raconter ma vie ici. Avant, je le faisais sur mon blog, Café Mode. Maintenant, c’est beaucoup sur Instagram, de plus en plus sur LinkedIn. Et dans cette newsletter, donc. Une page blanche sur laquelle je couche mes états d’âme, mes obsessions du moment, mes avancées ou mes reculades. Un journal de bord public en marge des carnets privés que je noircis chaque matin.
À partir de 2017, pendant des années, j’ai tenu un rythme hebdomadaire. La newsletter est un rendez-vous. Quoi qu’il arrive, je vous l’envoyais chaque vendredi après-midi après avoir cogité dessus toute la semaine.
Et puis le livre est arrivé. Durant la rédaction de L’âge bête, j’ai lâché. Je ne pouvais pas être sur tous les fronts. J’ai décidé de ne plus écrire de newsletter que lorsque j’en avais le temps et l’envie. Les envois sont devenus erratiques. J’avais l’impression d’être en vacances. Mais chaque vendredi, quand je recevais celle d’Alice Roca, aussi belle et foisonnante qu’un mini-magazine, aussi intimiste que la lettre d’une copine, je me disais que ce serait quand même bien que je me remette plus régulièrement à la mienne.
Aujourd’hui, le livre est paru et le besoin de m’astreindre à cette discipline est revenu. J’aime le rituel d’introspection que cela suppose. Quelle a été mon humeur ces derniers jours ? Le moment fort ? Qu’est-ce qui est suffisamment mûr ou lancinant pour que je vous en parle ? Qu’est-ce que j’ai besoin de clarifier par l’écriture ? La newsletter est à la fois mon antre, mon labo et mon salon.
Entre temps, comme après chaque interruption, mon regard a changé. J’ai donc procédé à quelques évolutions :
- Cette lettre s’appelle désormais De beaux lendemains. Moins en référence au film du même nom d’Atom Egoyan (que je n’ai pas vu) qu’à ma philosophie : je suis une éternelle optimiste, mon but dans la vie est de m’accomplir en vous entraînant avec moi.
- J’ai changé de plateforme – je vous écris désormais depuis Substack. Deux avantages pour vous : la possibilité de commenter (comme au temps des blogs !) et de m’écouter lire la newsletter (cliquez sur le bouton play sous le titre).
- J’ai ajouté à mon texte une revue de liens afin de vous faire part de mes coups de cœur. Cela m’oblige à être en veille, mais je suis heureuse de renouer également avec cette discipline-là, typiquement journalistique. Elle muscle ma curiosité.
En revanche, d’autres choses ne changeront pas. Attendez-vous à voir revenir mes stories paniquées du jeudi soir en mode « J’ai pas de sujet, vous voulez que je vous parle de quoi ??? » Ne comptez pas non plus sur un graphisme recherché. Je recherche toujours la personne qui saura mettre en page mes idées. En attendant, j’aime que ma newsletter ressemble à un simple mail, envoyé par une amie dont vous guettez les nouvelles. Car c’est quand même ça le truc le plus kiffant dans la newsletter : ce rapport de proximité qu’elle instaure entre vous et moi par le seul pouvoir des mots, loin de la dictature des algorithmes et de la pression des belles images. Respirez, lisez, c’est vendredi…
Des liens pour aller plus loin
Cette revue est particulièrement riche en newsletters. Plusieurs raisons à cela : c’est le thème de ma lettre, j’étais mardi dernier au Festival de la newsletter à Paris et je sens que c’est dans l’air du temps. D’où, plus bas, ma proposition de masterclass sur le sujet.
Les newsletters de Mathilde Lacombe et de Caroline Franc
Est-ce un hasard si, dans la même journée d’hier, je suis tombée sur les nouvelles newsletters de deux ex-blogueuses chères à mon cœur ? Je ne crois pas. La première était signée Mathilde Lacombe, fondatrice de la marque de compléments alimentaires Aime Skincare et ex-autrice de La vie en blonde. La seconde venait de Caroline Franc, scénariste, journaliste et amie. Elle m’a fait me tordre de rire, comme au bon vieux temps de Pensées by Caro. Quel plaisir de retrouver leur liberté de ton ! C’est peut-être ça finalement la réponse aux derniers changements d’Instagram : plutôt que de s’essayer à TikTok, on va se lâcher sur Substack.
Glory Box
Charlotte Moreau va plus loin. Ancienne journaliste au Parisien, blogueuse mode de la première heure et amie de longue date, elle publie depuis trois mois maintenant son livre chapitre par chapitre sur la plateforme française Kessel. Ça s’appelle Glory Box, elle y raconte ses années de journalisme durant lesquelles, pour les pages culture de son journal, elle a côtoyé un paquet de stars. Le dernier chapitre m’a embarquée : j’étais avec Charlotte, jetlaguée à LA sur le tournage du Mentalist mais qui réussit quand même à faire rire Simon Baker en interview. Hâte de lire la suite du feuilleton (gratuit le premier mois, puis 2 euros par chapitre).
L’art de relever les défis, par Brooke Castillo
Brooke Castillo, ma coach préférée de tous les temps, est un pur concentré d’énergie et d’intelligence. J’adore l’écouter le matin en courant, elle me booste pour la journée. Son podcast s’appelle The Life Coach School Podcast. C’est très américain, mais elle parle distinctement (je comprends tout alors que dans les films il me faut les sous-titres) et sa vision du monde transforme la mienne. C’est une légende donc vous la connaissez sûrement déjà (si ce n’est pas le cas, lucky you, vous allez pouvoir piocher dans 449 épisodes !). How to Enjoy the Hard Parts, mis en ligne récemment, aide à changer de regard sur les difficultés, au point d’apprendre à les rechercher pour continuer de progresser. Moi qui passe mon temps à les redouter, ça m’aide. Que j’en vienne à bout ou pas, elles me rendront plus forte.
Le dico des mots extraordinaires, du Bulletin
Ce hors-série de la newsletter de Jean Abbiateci nous fait découvrir des mots étrangers qui n’existent pas en France. Une merveille. Saviez-vous que voorpret signifie littéralement pré-joie en néerlandais, autrement dit l’excitation que l’on ressent en prévision d’un événement qui s’annonce agréable ? Chaque mot est un concept sur lequel on a envie de méditer tant il ajoute de la poésie au quotidien.
Masterclasses à venir
Écrire sur son adolescence
Mon livre L’âge bête vous donne envie de plonger dans votre propre adolescence ? Dans ce cours, je vous donnerai des clés pour :
1- Vous autoriser à n’écrire que pour vous
2- Vous appuyer sur des révélateurs de souvenirs
3- Composer avec les résistances de votre inconscient
4- Oser être lu.e.
Mardi 6 décembre de 19 à 20h30
35 euros le live + le replay 30 jours
Inscription sur Zoom.
Dix conseils pour réussir sa newsletter
La newsletter est un moyen d’expression aussi simple et fun que l’étaient les blogs dans les années 2000. Pourquoi ne pas lancer la vôtre ? Dans ce cours, je vous transmettrai ce que j’ai appris en 5 ans d’expérience, afin de vous aider à concevoir dans les meilleures conditions une lettre à votre image, que vous l’envoyiez pour des raisons personnelles ou professionnelles.
Mercredi 11 janvier de 19 à 20h30
35 euros le live + le replay 30 jours
Inscription sur Zoom.
Entre nous
J'ai voulu tester le format audio mais ça a accéléré bizarrement lors du "à partir de 2017..." mais peut être est ce un bug de mon propre portable !
En tour cas c'est toujours la même excitation (ou le voorpret !) de voir le nouveau mail arriver et joie de découvrir d'autres newsletter à tester ! Merci 😊
Chère Géraldine, De beaux lendemains est avant tout un roman du grand écrivain américain Russel Banks (The Sweet Hereafter, 1991) d’où Atom Egoyan a tiré son film.
C’est une histoire horrible et très triste de l’accident d’un car scolaire où la plupart des enfants d’un village périssent.
Si vous ne connaissez pas Russel Banks, je vous conseille de commencer par American Darling ou Sous le règne de Bone ou encore Continents à la dérive. Russel Banks est édité chez Actes Sud.
Passez les voir quand vous irez à Arles.
Bonne soirée
Katell