Charlotte, nomade par choix
Venez, on part en voyage.
Quand j’enquête pour Marie Claire, je me laisse souvent emporter par mon sujet. J’interviewe beaucoup de gens et je me retrouve avec trop de choses à dire en 8000 caractères. C’est ce qui était arrivé avec mon article sur l’art de vivre sans alcool. C’est ce qui est de nouveau survenu avec mon sujet sur les travailleuses nomades, que vous pouvez retrouver dans le numéro actuellement en kiosque. Les témoignages ont afflué, tous passionnants. Je n’ai pas réussi à insérer celui de Charlotte, alors qu’il continuait de résonner en moi. Je lui ai proposé de retranscrire ses propos ici.
« Je suis née il y a 33 ans à Cholet, en Vendée. J’ai fait mes études à Nantes, pour être professeure des écoles. Finalement, j’ai travaillé cinq ans dans le milieu culturel, avec des artistes, avant de me rendre compte que cela ne me convenait pas non plus. Puis j’ai fait un MBA en gestion des entreprises.
Quand le Covid est arrivé, j’étais en transition, assistante commerciale dans une grande entreprise. Au moment du deuxième confinement, avec une amie on a décidé de louer un appartement près de Nantes, avec vue sur la mer. C’est là que j’ai réalisé que le digital nomadisme était possible.
Devenue responsable financière d’une start-up, j’ai lancé en parallèle une newsletter et un podcast érotiques, Le journal d’Esmée. Ce projet autour de la sexualité a pris une ampleur entrepreneuriale. Je me suis formée à la sexothérapie et au coaching. J’aspirais à une activité qui me permette une liberté de mouvement.
Quand je me suis décidée à partir, seule, j’ai mis ma vie dans deux valises. Je voulais rester à deux heures d’avion de Nantes pour pouvoir rentrer facilement si ma famille avait un problème, mais je voulais aussi passer l’hiver au soleil. J’ai séjourné à Majorque, Tenerife, Paris, Lisbonne.
L’été dernier, j’ai rencontré quelqu’un. Un Français de Nouvelle Calédonie, entrepreneur lui aussi. Depuis, on vit l’aventure du nomadisme ensemble. En ce moment, on est à Tenerife. On loue un appartement meublé pour quelques mois.
C’est tout un travail de devenir digital nomade. Matériellement, tu réduis tes besoins. Avant, je m’achetais beaucoup de vêtements. Aujourd’hui, voilà plus d’un an que je n’ai pas fait de shopping. Ça ne me manque pas. Mais en voyage, tu emportes aussi des bagages émotionnels. Alors que jusque-là tu pouvais croire que certaines choses survenaient en raison de ton environnement, tu réalises qu’en fait elles surviennent où que tu sois. J’ai appris à mieux me connaître, à me sentir chez moi partout. J’ai des racines à Nantes, j’en fabrique d’autres ailleurs. Les relations familiales sont plus apaisées : quand nous nous voyons, ce sont des moments choisis.
Mon futur ? Je n’arrive pas à me projeter. Un enfant ? On verra. Alors que beaucoup de monde suit le même schéma, j’ai découvert en voyageant que l’on peut se créer une vie sur mesure, même si cela implique de se poser plus de questions que lorsque l’on mène une vie sédentaire. Je suis désormais sex coach et auteure érotique à plein temps. Je ne ressens pas d’insécurité financière particulière. C’est le propre de l’entrepreneuriat d’être sans filet. J’ai connu plusieurs échecs, je suis toujours retombée sur mes pattes. Le sentiment de sécurité vient de la confiance que l’on arrive à placer en soi. Aujourd’hui, je sais que j’ai les ressources pour rebondir.”
Des liens pour aller plus loin
Long Live de Lucille Woodward
La journaliste et coach sportive Lucille Woodward a lancé fin janvier un podcast sur la longévité. « Tout le monde veut vivre longtemps, mais personne ne veut vieillir », remarque-t-elle. Sur ce thème, j’aimais déjà Vieille branche. L’approche de Lucille accorde plus d’importance au corps. J’ai adoré le premier épisode avec Perla Servan-Schreiber. Merci Stéphanie pour la reco.
Le punk est dans le jardin
Vous êtes plusieurs à m’avoir parlé de cet épisode du podcast Vivons heureux avant la fin du monde. Je l’ai écouté ce matin en courant, il a donné une saveur particulière à ma course au bord des champs. Delphine Saltel y rend visite, dans l’Yonne, au pépiniériste Eric Lenoir, auteur du Grand traité du jardin punk. Cet « anti jardinier » prône l’observation plutôt que la domination de la nature. À l’heure où Mark et moi hésitons encore à acheter une tondeuse, ses propos frappés au coin du bon sens tombaient à point.
L’entretien de Bret Easton Ellis au Monde
Je ne suis pas fan de ses livres mais son rapport à l’écriture me parle.
Garance Doré s’est mariée
Mes ateliers newsletter en replay
Mon programme est disponible : 35 euros par cours, les deux premiers par virement ou PayPal (plus d’infos par mail), le 3e via ce lien.
Atelier 1 : 10 conseils pour réussir le lancement de sa newsletter
Atelier 2 : Comment augmenter le nombre d’abonnés à sa newsletter
Atelier 3 : Comment durer ? Dans les coulisses de ma newsletter
Pour remercier les personnes ayant souscrit aux trois ateliers, j’animerai mercredi 15 mars de 18 à 19h sur Zoom une session gratuite de questions-réponses sur le thème de la newsletter. Vous souhaitez vous joindre à nous ? Écrivez-moi pour vous procurer les replays. J’enverrai le lien de connexion mardi 14 mars.
Bon week-end !
Géraldine
Merci d’avoir partagé ce témoignage. C’est toujours intéressant de découvrir d’autres manières de vivre surtout lorsqu’on est comme moi si attachée aux lieux. Et merci pour la reco du podcast avec Eric Lenoir, la lecture de son livre et l’évidence de ses conseils a sacrément allégé mon rapport au jardin et à son entretien. Je vais l’écouter avec plaisir.
C'est amusant, on est souvent en phase... ma newsletter parle cette semaine des lieux qui font ce que nous sommes .... et que nous avons du mal à quitter.
Beau parcours que celui de Charlotte (et chapeau bas, vivre de ses écrits érotiques : clap, clap, clap)