Window 2, Kevin Yaun
« Souvent, vous nous parlez de votre manière de contrôler les choses ou de les organiser pour les contrôler. Je serais curieuse de savoir comment vous vivez des moments ou des sensations qui ne le sont pas. Quelle est la place du lâcher-prise, de l'intuition ? »
Il y a quelques mois, l’une d’entre vous, Charline, m’a posé cette question. Je trouve le terme de lâcher-prise un peu flou, je préfère celui d’intuition. « Connaissance directe, immédiate de la vérité, sans recours au raisonnement, à l'expérience », selon le Larousse. Je l’assimile à la petite voix qui surgit du plus profond de moi. Le fait qu’elle soit mue par mon instinct devrait la rendre puissante. Malheureusement, elle est régulièrement couverte par mon mental, une autre voix intérieure, plus défensive et plus bavarde.
Charline, autant te l’avouer d’emblée : me brancher à mon intuition m’a pris du temps.
J’ai grandi dans une famille où, d’un côté, mon père privilégiait la rationalité, de l’autre, ma mère fonctionnait « au feeling ». Comme, enfant, je me sentais plus proche d’elle, j’étais convaincue d’avoir hérité de son tempérament intuitif. Ce qui m’a parfois mise dans des situations délicates, comme ce jour où, lors d’un entretien d’admission à Sup de Co Bordeaux, je me suis vantée de savoir décoder une personnalité à la simple vue de son style vestimentaire [facepalm]. À 20 ans, l’ignorance rend arrogant. J’ai quand même été prise, mais je suis partie à Sup de Co Reims. À Bordeaux, je craignais que mes cheveux frisent en raison de la proximité de la mer [facepalm bis]. Si j’avais vraiment été connectée à mon intuition, j’aurais 1. Fait preuve d’humilité face au jury bordelais. 2. Choisi Bordeaux car c’était plus loin de Paris et donc de mes parents et donc meilleur pour ma prise d’autonomie.
J’ai continué comme ça, apprenant à mes dépens que l’intuition n’est pas quelque chose qui se décrète, mais qui se cultive. Cet apprentissage fut d’autant plus laborieux que je suis d’une génération (team 76) qui, jeune, n’était pas sensibilisée aux émotions. Je n’ai commencé à verbaliser la peur, la tristesse, la joie qu’au tournant des années 2000. Avant, il y avait d’un côté l’esprit, de l’autre le corps, à moi de me débrouiller pour faire cohabiter les deux. Il m’a fallu suivre une psychothérapie, lire des livres, écouter des podcasts, méditer, m’ouvrir au yoga pour que la connexion se fasse. Voilà pourquoi, dans mon cas, j’associe l’intuition à la maturité.
Comment cette connexion se manifeste-t-elle au quotidien ? Dans bien des cas, je ne cherche plus à comprendre, je me contente de ressentir... et d’agir. Quand je m’installe à un resto et que l’atmosphère me paraît chargée de mauvaises ondes, je lève le camp. Quand on me propose une collaboration, je n’ai bien souvent qu’à fermer les yeux et à prendre une profonde inspiration pour savoir quoi répondre. Lors d’une séance de coaching, tout ce que je capte de la personne qui vient me voir m’aide à identifier ses blocages et à suggérer un changement de regard. Ce n’est pas de la magie. Plutôt un mélange de sensibilité, d’expérience et de confiance que je m’accorde. Plus je vieillis, mieux j’écoute.
Charline, tu me demandes comment je vis des moments que je ne contrôle pas. Je ne sais pas si de tels moments existent. Il me semble que l’on contrôle toujours quelque chose, ne serait-ce que par le regard que l’on porte sur soi et sur son environnement. Au moment de l’annonce de mon cancer du sein, en 2017, j’avais à la fois l’impression de ne plus rien contrôler et de reprendre ma vie en main. Je voulais goûter chaque instant. Je me laissais porter par les médecins, mais j’étais dans un état d’hyper conscience. La maladie m’a donné un accès direct à mon intuition.
Cela n’a pas duré. En fait, l’accès à mon intuition n’a rien de permanent. Il m’arrive de me tromper sur des gens, sur une situation ou sur une direction à prendre. En général, c’est parce que je ne veux pas voir. Mon inconscient voile mon intuition. Je tombe sous le charme d’une personne qui va appuyer sur mes fragilités, je me lance dans trop de projets ou – pire – le doute m’immobilise. Dans ces cas-là, je me regarde glisser à terre, je ramasse les morceaux et je repars, sans rancune : cette intuition très volatile finira bien par réapparaître.
Prochain atelier Comment créer son panneau d’inspiration, mercredi 19 juin à 19h sur Zoom
Les images sont partout, mais comment s’en nourrir ? Comment les utiliser pour qu’elles nous fassent du bien, qu’elles nous donnent de l’énergie et nous aident à avancer dans nos projets ? C’est tout l’objet de mon prochain atelier.
Dans la continuité de mes derniers ateliers sur le flot de pensées, la concentration, les habitudes, le flow, le deep work, je souhaite vous transmettre ce que j’ai appris sur le pouvoir d’inspiration des images.
J’utilise mood board et vision board depuis des années. Mon approche a évolué avec le temps. J’aimerais vous aider à trouver votre propre façon de faire, loin des modes d’emploi classiques.
Informations pratiques
Tarif : 42€.
1h de conférence, 30 minutes de questions-réponses.
Votre achat vous donne accès :
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Au support écrit
Au groupe WhatsApp reliant les participants.
Plus d’informations et inscription sur mon site.
Qui suis-je ?
Je m’appelle Géraldine Dormoy. Je suis journaliste, coach digitale et j’anime des ateliers introspectifs en ligne.
Je suis une professionnelle de l’écriture et des réseaux sociaux depuis près de 20 ans.
J’ai débuté en 2005 avec mon blog, Café Mode. Aujourd’hui, je raconte mes états d’âme dans cette newsletter hebdomadaire.
J’ai passé 10 ans à la rédaction de L’Express. J’enquête désormais régulièrement en free-lance pour le magazine Marie Claire.
J’ai aussi écrit deux livres, Un cancer pas si grave (éd. Leduc) et L’âge bête (éd. Robert Laffont).
En 2021, avec mon mari Mark Tungate et notre fils, nous avons quitté la région parisienne et nous sommes installés dans la Drôme.
Coaching Instagram : mon diagnostic gratuit de votre compte
Pas facile de parler de soi en ligne. La peur du jugement, l’impression de n’avoir rien d’intéressant à dire, la méconnaissance technique freinent souvent la spontanéité. “Je n’ai pas les codes”, me dit-on souvent.
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Bon week-end !
Il faut faire confiance à son instinct sur le gens, il est rarement faux
Voilà qui confirme mon intuition lorsque j'ai lu le sujet de cette newsletter sur insta : vous envoyer le livre de Nastassja Martin, croire aux fauves. Ce qu'elle écrit sur le besoin humain de contrôler y compris l'incontrôlable me fascine tant que je relis souvent ces quelques lignes.