Les couleurs ont beaucoup d’importance dans ma vie, mais j’ai avec elles un rapport instinctif. J’aime d’amour le rose blush, le vert-de-gris, le caramel, mais avant de rencontrer la spécialiste Hélène Baudrand, je ne savais pas pourquoi.
Je n’ai jamais rien compris à la colorimétrie. Son côté scientifique me rebute. J’ai aussi du mal à distinguer une couleur froide d’une couleur chaude, à faire la différence entre deux nuances de blanc cassé (quand on a emménagé dans notre maison il y a trois ans, choisir les peintures des murs me donnait le tournis). Pourtant, l’approche m’intrigue. Le premier article que j’ai écrit pour Marie Claire, en 2020, était sur le pouvoir des couleurs. J’avais été sidérée d’apprendre que nous allons spontanément vers celles que nous portons en nous – dans nos yeux, nos cheveux, sur notre peau. C’était logique, mais inconscient.
Après cet article, j’avais eu des velléités de creuser le sujet, mais je m’étais arrêtée à l’image alors ringarde de la discipline. Le draping, en particulier, me semblait une technique trop américaine, trop eighties, trop loin de mes goûts. Et puis je me méfie des étiquettes : m’assigner une saison, une palette, n’était-ce pas restreindre mes choix, rogner sur ma liberté ?
De toute façon, quand on aime s’habiller, on apprend tout seul avec l’âge, à coups d’erreurs et de trouvailles. À ce sujet, Charlotte Moreau m’avait déjà bien aidée avec son livre, ses posts de blog, son article dans ELLE. Je sais depuis longtemps que le brun et le vert pomme me vont mieux que l’anthracite ou le bleu Klein.
Malgré cela, quand Hélène m’a proposé de m’offrir une consultation, je n’ai pas hésité. J’en avais assez de ne pas savoir si j’étais une « femme printemps », comme certaines d’entre vous me le suggèrent lorsque je montre une tenue sur Instagram. Par ailleurs, comme par hasard, j’ai récemment coaché plusieurs conseillères en style. Chacune, à sa manière, aborde la colorimétrie comme un outil de développement personnel. De quoi titiller mon penchant pour l’introspection.
« Quelle image aimerais-tu que l’on ait de toi quand tu entres dans une pièce ? », m’a demandé Hélène quand je me suis assise à sa table de marbre, chez elle près de Montmartre. « Je voudrais que l’on me trouve solaire et énergisante », lui ai-je répondu sans réfléchir, étonnée de formuler à voix haute un vœu secret. Ses yeux bleu glacier, associés à son pull fraise écrasée, dégageaient une douceur qui m’avaient mise en confiance.
On a beaucoup discuté, puis elle a scruté mes iris, mes boucles rousses, l’intérieur de mon avant-bras, et s’est mise à peindre « mes » couleurs. J’ai observé ses gestes rapides, son air concentré. Le résultat s’est avéré à la fois familier et surprenant : je ne savais pas que j’avais du kaki dans mes yeux marrons, que ma peau était plus beige qu’ivoire, que mes lèvres avaient naturellement cette nuance bois de rose que je recherche partout. J’ai souri : mes baskets et mon cabas étaient exactement de la même nuance de vert que celui qu’elle venait de peindre.
J’ai ressorti une photo que je lui avais envoyée la veille. Elle m’avait demandé des images de nature ou de déco qui me plaisaient. J’avais choisi celle que j’ai collée à un mur de mon bureau, en face de moi. Chaque jour, quand je lève les yeux au-dessus de mon écran d’ordinateur, je m’évade sur la côte irlandaise :
Beaucoup de « mes » couleurs sont là, dans ces pages arrachées à un numéro de Voyage Voyage. « Ce paysage te correspond », a-t-elle observé avant d’aller chercher son ordinateur pour me montrer son fond d’écran : un fjord norvégien parfaitement accordé à ses yeux. « Il s’agit d’une image ressource, a-t-elle poursuivi. Cette image n’est pas forcément ce que j’ai envie de mettre en grand dans mon salon, mais elle m’apaise et me régénère. » J’ai trouvé sa remarque vertigineuse, mais on n’avait pas trop le temps de s’attarder sur nos paysages favoris : elle avait mon profil et ma palette à définir.
J’ai appris que nous avions non seulement une saison, mais une sous-saison. La mienne est « automne chaud », entre l’ « automne doux » et l’ « automne sombre ». Mes couleurs sont chaudes donc, ce qui veut dire qu’elles contiennent du jaune (contrairement aux couleurs froides, qui contiennent du bleu). Elles vont du terracotta au vert forêt, du bronze à l’aubergine en passant par des notes épicées (curry, paprika). Certaines nuances sont claires (beige doré, vieux rose), mais la plupart sont de valeur moyenne à sombre, ce dont je ne me doutais pas. De même, en termes de saturation, mon profil penche plutôt vers les couleurs sourdes alors qu’il m’arrive encore de m’égarer dans les couleurs vives. Les imprimés forts me vont bien (ouf !) mais je dois veiller à limiter les contrastes car il y en a peu entre mes cheveux et ma peau.
Ma palette “Automne Chaud” définie par Hélène Baudrand, de Nos Renaissances
Ça faisait beaucoup d’informations à absorber d’un coup. Autant dire que j’étais ravie, quelques jours après notre rendez-vous, de recevoir un gros e-book et mon nuancier sur-mesure, avec mes couleurs peintes et ma palette sous forme d’échantillons en tissu.
Deux semaines plus tard, ces éléments continuent d’infuser. Je suis loin de « maîtriser mes couleurs ». J’ai besoin de temps pour reconsidérer le contenu de mon armoire. Mais mon regard a changé. J’ai compris que la colorimétrie offre une grille de lecture. On chausse des lunettes qui ajoutent une dimension à notre quotidien. Quand je suis rentrée chez moi, j’ai étudié à la loupe les iris de mon mari, de mon fils, de mes parents, de ma sœur. J’ai réalisé qu’on ne regarde jamais vraiment les autres dans les yeux, même ses proches. Et pour cause : l’expérience est troublante. On plonge en l’autre.
Ma curiosité ne s’arrête pas aux yeux. Je vois tout le monde différemment. Je me demande si ma libraire est « hiver » ou « été ». Je n’en ai pas la moindre idée tant les connaissances me manquent, mais quand je suis face à quelqu’un qui connaît ses couleurs, j’en tire une forme de joie nouvelle, ou en tout cas plus consciente. J’ai commencé une liste de célébrités « automne chaud ». Je ne sais pas encore si leurs tenues m’inspireront, mais je suis contente d’avoir au moins un point commun avec Julianne Moore, Julia Roberts et Beyoncé.
Atelier “Faire la paix avec son téléphone portable” : replay gratuit disponible sur mon site
Merci aux personnes qui ont suivi ma conférence en direct mercredi ! Merci pour vos chaleureuses réactions depuis ! Le sujet de la dépendance aux écrans me tient à coeur. L’enjeu de santé publique est énorme, la problématique complexe. Plutôt que d’être alarmiste, j’ai envie de me concentrer sur les solutions. Car il y en a. Naviguer dans notre environnement hautement digitalisé, ça s’apprend. Dans cet atelier, je vous dis où j’en suis et ce que mon expérience de mère d’un ado de presque 13 ans m’a appris. J’espère que ces pistes de réflexion vous seront utiles et nourriront des débats autour de vous.
Vous me découvrez ? Je me présente 🤗
Je m’appelle Géraldine Dormoy. Je suis journaliste, coach digitale et j’anime des ateliers pour mieux se connaître.
Je suis une professionnelle de l’écriture et des réseaux sociaux depuis près de 20 ans.
J’ai débuté en 2005 avec mon blog, Café Mode.
Aujourd’hui, je poste régulièrement sur Instagram et je raconte mes états d’âme dans cette newsletter hebdomadaire.
J’ai passé 10 ans à la rédaction de L’Express. J’enquête désormais régulièrement en free-lance pour le magazine Marie Claire.
J’ai aussi écrit deux livres, Un cancer pas si grave (éd. Leduc) et L’âge bête (éd. Robert Laffont).
En 2021, avec mon mari Mark Tungate et notre fils, nous avons quitté la région parisienne et nous sommes installés à Montélimar, dans la Drôme.
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Dans mon dernier atelier, je ne mâche pas mes mots pour vous mettre en garde contre la dangerosité d’Instagram. Je continue malgré tout de trouver cet outil bénéfique lorsqu’il est bien utilisé. Loin de toute diabolisation, je prône un usage raisonné fondé sur vos goûts et vos besoins.
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Bon week-end !
Je m’intéresse beaucoup à ce thème qui n’est pas du tout ringard. Comme je peins, c’est pour moi une évidence que la couleur de nos yeux, de notre carnation et de nos cheveux interagit avec celle de nos vêtements. On peut être instinctivement attirée par des couleurs qui nous vont bien, mais comme en peinture, connaître certains principes d’harmonie peut nous aider. Toute américaine qu’elle soit, la méthode des saisons est une formule facile à retenir et c’est pour ça qu’elle continue à avoir du succès. Quand j’ai dit à ma nièce de 15 ans (dont la maman est coréenne) qu’elle était sans doute une jeune fille Hiver, elle a tout de suite voulu en savoir plus. Moi même, j’ai été « diagnostiquée » Automne profond il y a 15 ans, et j’ai affiné ma perception au fil des ans. Cela me donne encore plus de plaisir à m’habiller, sachant que dans ma garde-robe, tout va avec tout. Le kiff, c’est quand les couleurs tendance de la saison sont celles de la mienne.
Merci beaucoup pour cet article : j'adore les couleurs mais l'idée que l'on puisse avoir les siennes m'a toujours irritée, sans doute parce que j'y voyais moi aussi une restriction de liberté... Il est pourtant tout à fait évident que certaines couleurs m'attirent et me font me sentir bien.
Cette méthode et cette approche sont passionnantes, je vais laisser décanter !