Samedi dernier, j’ai emmené des amis au Palais idéal du facteur Cheval. Situé à 1h30 de chez nous, au nord de Valence, ce monument constitue l’une des principales attractions touristiques de la région. Je m’y étais déjà rendue en 2022. Il m’avait paru si bizarre que j’avais envie de le revoir. Et puis l’atmosphère du lieu m’avait plu. Il y a du monde, mais le palais a la capacité d’émerveiller les visiteurs de tous les âges, ce qui crée une forme de joie simple et collective. L’esprit y est plus léger que dans un musée classique.
Mais qui était le fameux facteur Cheval ? Un employé des postes du XIXe siècle, qui arpentait chaque jour 30 à 40km de collines drômoises pour y distribuer le courrier. En 1879, au cours d’une de ces longues tournées solitaires, il buta contre une pierre. Il trouva sa forme si étrange qu’il l’emporta avec lui. Il rêvait en secret de bâtir un palais, il y vit un signe. « Je me suis dit : puisque la Nature veut faire la sculpture, moi je ferai la maçonnerie et l’architecture », écrivit-il plus tard dans ses cahiers. Il se lança dans la construction en autodidacte. Il repérait des pierres durant ses marches, retournait les chercher le soir avec sa brouette, les assemblait la nuit. Le chantier dura 33 ans, jusqu’en 1912. Dans le village d’Hauterives, il passait pour un fou.
Le résultat, baroque et enfantin, ressemble à un château de sable géant. Ce n’est pas tant le bâtiment lui-même qui m’intéresse, que la personnalité hors du commun de Joseph Ferdinand Cheval.
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