L’une d’entre vous m’a demandé mes « tips feel good ». J’aime bien faire des listes, j’ai accepté.
Puis je me suis rappelé que les « trucs et astuces », ça n’était pas vraiment ma tasse de thé. Je n’ai pas de recettes toutes faites.
En revanche, j’aime bien réfléchir à ce qui me permet d’aller mieux. C’est même mon obsession. Je viens de lancer un nouveau live Instagram dans ce but, La Feel Good Interview, pour savoir comment les autres font pour se sentir bien. Mais comment je fais, moi ?
D’abord, j’accepte d’aller mal. Mon humeur varie beaucoup et, quand elle plonge, il est souvent trop tard pour essayer de renverser la vapeur. J’ai appris à traverser mon mal-être, à me rappeler que ça passe, parce que tout passe. Je n’ai même pas envie de lutter, ça me demanderait trop d’énergie.
À la place, j’observe. Je me regarde comme une scientifique étudierait un rat dans son laboratoire. Sans jugement ni affect, du moins j’essaie, ça permet d’y voir plus clair. J’observe ce qui se passe afin de rectifier le tir la prochaine fois. Car il y aura une prochaine fois. Je ne suis pas dépressive, mais j’ai un tempérament inquiet. Il suffit d’un rien pour que mes peurs se réactivent. J’épie les déclencheurs. Ça peut être quelque chose ou quelqu’un qui va me retarder dans mon planning. Un problème sur un article. Un incident d’ordre relationnel – j’ai froissé quelqu’un, ou je redoute que ce soit le cas, ou quelqu’un m’a froissée. Je me rejoue la scène en boucle en me demandant ce que la personne a voulu dire, ce que j’aurais dû faire, ce qu’il me reste à faire. Ou alors je crains de faire un mauvais choix professionnel, de ne pas gagner assez d’argent, de perdre l’équilibre. Bref, je n’ai pas de gros problème dans ma vie, mais je ne manque pas de déclencheurs à soucis. Et une fois que la machine à broyer du noir est partie…
Heureusement, comme j’ai 46 ans et un goût prononcé pour l’introspection, j’ai eu le temps de tirer les conclusions de mes maints coups de déprime passés. Plutôt que de me concentrer sur le déclencheur, j’agis plus en amont. Je cherche à connaître et à modifier le terrain. Déblayer, raboter les bosses, mettre de l’engrais. Un travail de longue haleine nourri d’habitudes que j’ajuste en permanence. Quelles sont donc ces habitudes qui me font du bien ?
Dormir. J’ai l’immense chance d’avoir le sommeil facile. Je sais qu’il me faut sept heures par nuit pour être en forme. Je n’ai pas besoin de plus, mais une demi-heure de moins chaque jour pendant une semaine, et me voilà d’une humeur de chien. Je suis donc une maniaque du réveil : si je me couche à 22h17, je mets mon réveil à 5h17. Et si en pleine journée je pique du nez, je trouve le temps de faire une sieste.
Manger ce qui me convient. L’apprentissage d’une vie, dont je vous parle souvent en ce moment car la rédaction de mon dernier livre et la lecture de Glucose Révolution ont débloqué beaucoup de choses. M’autoriser à manger exactement ce que je veux, même si ce sont tous les jours les mêmes aliments (j’ai des phases), même si les autres trouvent ça bizarre, et parvenir à m’arrêter car je sens que c’est assez, quel soulagement.
Me faire aider. Comme tout le monde, j’ai mes résistances. Mon inconscient verrouille ce qui est trop marécageux pour me protéger. Mais je sens que l’exploration de certains territoires reste nécessaire, et que je ne pourrai m’y rendre seule. C’est la raison pour laquelle je suis retournée voir mon psy, une fois par mois, quand je reviens à Paris. J’ai aussi pris rendez-vous à Montélimar avec une psychologue pratiquant l’EMDR, je voudrais lui parler de mes troubles du comportement alimentaire. Et Cher connard m’a donné envie de faire des Zoom avec les Outremangeurs Anonymes. En ce moment, je ne fais plus de compulsions, mais je me sais fragile.
Faire mes rituels du matin. J’aime me réveiller à 5h, quand tout le monde dort encore et qu’une part de moi est encore connectée à mon inconscient. Je me mets à mon bureau, j’ouvre mon cahier et je commence par scanner ma journée de la veille en quête de micro-changements. J’écris ce qui me passe par la tête, sans crainte de me répéter ou de paraître ridicule. J’écris pour moi. Pour distinguer, dans le magma de mon quotidien, ce que j’ai tenté de faire autrement et qui m’a réussi. Ensuite, j’écris trois pages à la main, mélange de journal et de flot de pensées (selon la méthode de Julia Cameron). Souvent, cet exercice me donne envie de faire un post Instagram. J’essaie de l’écrire rapidement. Si ça vient, je le mets en ligne, si ça ne vient pas, je le laisse continuer de mûrir. À 6h20 je réveille mon fils, à 6h30 je suis dehors en train de courir. 15 minutes de France Inter, 15 minutes de podcast. Je rentre, me douche, prends mon petit-déjeuner à 8h avec Mark. À 8h30, Lise m’appelle sur WhatsApp. On se parle une demi-heure, puis je retourne à mon bureau. J’écris mon emploi du temps de la journée, puis je médite 15 minutes. Alors, enfin, je suis d’attaque pour commencer à travailler.
Suivre mon intuition. Longtemps j’ai cru devoir m’expliquer rationnellement chacun de mes choix. Aujourd’hui, je gagne du temps : si je sens que je dois faire quelque chose, je le fais. L’explication viendra plus tard… ou jamais. Cette intuition vient du corps. Une infime douleur ou au contraire un muscle qui se décontracte sont autant de signaux que j’ai appris à écouter.
Être attentive. « Regarder, écouter, toucher, sentir, goûter : c’est avant tout ce qui prédispose à la joie, lui donne l’opportunité d’advenir, écrit Frédéric Lenoir dans La puissance de la joie. Pourquoi ? Parce que lorsque nous sommes attentifs, nous nous laissons habiter par nos sens. Nous sommes dans l’ici et le maintenant. » Plus facile à dire qu’à faire, mais l’essentiel est d’être conscient de l’effort à fournir pour ne pas se laisser divertir.
Rechercher l’émotion dans une expo. Avec le temps, j’ai réalisé que mes séjours à Paris ne peuvent être complets sans une petite larme versée devant une œuvre d’art. J’ai besoin de me laisser emporter par un tableau, par un texte de présentation, par l’odeur de peinture fraîche qui flotte dans la salle, par la foule autour de moi. Tout cela s’amalgame, me fait me sentir vivante et me donne envie de créer à mon tour.
Être reliée aux autres. Je n’ai jamais su dire si j’étais introvertie ou extravertie. J’ai autant besoin d’être seule que d’être ensemble. C’est sûrement la raison pour laquelle je suis si attachée à vous, ma communauté. Vous êtes là sans être là, on se côtoie à distance. Évidemment, j’aime aussi, avant tout, être avec mon mari, mon fils, ma famille, mes amis, mais j’aime également la compagnie des inconnus dans la rue. J’aime me sentir faire partie d’un tout. Et j’aime agir dans ce sens, comme quand j’aborde une femme que je croise pour la complimenter sur sa tenue et que je lis la surprise puis le ravissement dans ses yeux. Je sais qu’elle y repensera en se regardant chez elle le soir et ça me procure un plaisir infini. Je me dis qu’un fil invisible nous relie, qu’il ne tient qu’à moi d’en tisser d’autres.
Faire des projets. Ce que je redoutais le plus dans le free-lancing – un futur non tracé – se révèle mon plus grand kif. J’hume l’air du temps, les antennes bien dressées, et j’essaie de me frayer un chemin entre le courant et mes envies. Au bout, je vois de beaux lendemains.
Géraldine
De beaux lendemains, c’est également le nom de ma newsletter désormais. Vous l’aurez peut-être remarqué : j’ai changé de plateforme, je suis passée de Mailchimp à Substack, ce qui a l’immense avantage de vous permettre de commenter. Ne vous en privez pas, ou continuez de m’envoyer des mails si vous préférez. Je vous embrasse et vous souhaite un excellent week-end.
Vous êtes intéressé.e par mes séances de coaching Instagram ? J'en parle sur mon site.
Mes tips feel good
Merveilleuse cette fonction commentaire ! On retrouve l'ancien fonctionnement du blog :) Cela me réjouit !
Merci du fond du cœur pour tout ce feel good! Vous ne vous doutez pas Géraldine du bien que vous faites à des femmes comme moi, peu sûres d'elles, engluées dans des angoisses, des injonctions sociales etc...grâce a vous je commence à me faire confiance, à m'écouter. J'ose mes rituels et surtout j'ose l'écriture !
Merci pour tout cela et bien autre chose. Vous m'accompagnez dans mon évolution.
Très beau week-end !