Photo Laurence Revol
Depuis des années, je note l’évolution de mes habitudes. J’observe, je documente sans jugement. Certains changements ont des conséquences importantes, mais je les considère quand même comme « micro », car je ne sais pas s’ils s’avèreront durables. Voici une sélection de ceux que j’ai pu remarquer cet été.
J’ai arrêté de porter des lentilles de contact
Myope depuis l’adolescence, j’ai vite adopté les lentilles. Je trouvais que les lunettes ne m’allaient pas et je me sentais plus libre sans rien sur le nez. Mais ces dernières années, à l’approche de la cinquantaine, ma vue a changé. Le passage aux verres progressifs est devenu inéluctable. Mon ophtalmo m’a appris qu’il existait des lentilles progressives. Ravie, j’ai testé deux marques… pour me rendre compte qu’elles brouillent ma vue de près. Voilà comment, en plein mois d’août, j’ai lâché l’affaire et suis passée aux verres progressifs, qui s’avèrent, eux, très confortables (je me suis contentée de changer les verres de ma vieille monture).
Je m’accepte finalement assez bien avec. Seul hic : j’ai désormais besoin de lunettes de soleil correctrices. Ce sera mon chantier de l’été 2025. Je songe à une monture équipée de verres qui se teintent au soleil, mais je fais encore un blocage psychologique : c’est un truc de vieux ! Il me reste un peu de temps pour accepter que je fais maintenant partie du club.
Je ne me mets (presque) plus de mascara
Toujours au sujet des yeux, j’ai aussi arrêté de mettre du mascara. Je continue d’en porter pour une vidéo ou des photos, un rendez-vous important ou une occasion spéciale, mais au quotidien, je ne mets plus rien. Là encore, il s’agit pour moi d’une sacrée évolution car plus jeune, je ne sortais pas de chez moi sans les yeux maquillés. J’adorais mes longs cils et tenais à agrandir mon regard au maximum, sans cela je me sentais nue. En 2018, la chimio m’a appris à m’accepter sans (ils étaient trop fragiles pour être maquillés). Plus tard, j’ai recommencé à en mettre et je me préfère avec, mais mes cils supportent de moins en moins l’étape du démaquillage - ils tombent !
En outre, cet été, j’ai réalisé autre chose : quand je réfléchis très fort, ôter mes lunettes et me masser longuement les yeux me fait un bien fou. Ça m’apaise, me détend, m’aide à rassembler mes idées. Je me suis rendu compte que, tout au long de ma vie, je m’étais interdit ce geste car j’avais les yeux « faits ». Ça ne pouvait plus durer. Depuis, je passe mon temps à me frotter les yeux en liberté.
J’ai donné les trois quarts de ma vaisselle à Emmaüs
Dès notre arrivée à Montélimar il y a trois ans, j’ai commencé à faire les vide-greniers en quête de vaisselle ancienne. Nous étions passés d’un petit appartement à une grande maison. Pour la première fois de ma vie, j’avais la place de stocker autant de piles d’assiettes que je voulais, un luxe inouï dont je comptais bien profiter, d’autant plus que la région regorge de brocantes.
Je m’en suis donné à cœur joie. Cela m’a permis de découvrir plein de villages, de me constituer un magnifique service totalement dépareillé, de me mettre à changer d’assiette à chaque repas.
Et puis l’excitation est retombée. J’ai réalisé que je revenais toujours aux mêmes pièces, que la plupart des autres ne me convenaient pas. Elles étaient parfois très jolies, mais trop grandes, ou trop petites, ou trop inadaptées à l’usage que je voulais en faire. C’est subtil la vaisselle. Une couleur, un motif, une texture, un format ont le pouvoir d’amplifier ou de réduire le plaisir ressenti à table. La plupart du temps, on ne s’en rend compte qu’à l’usage.
Alors cet été, j’ai fait le ménage. J’ai mis tout ce dont je ne me servais plus dans la voiture, direction l’Emmaüs de Montélimar. Je n’avais pas le courage de vendre et j’avais envie de soutenir les bénévoles de l’association après le coup dur des révélations sur l’Abbé Pierre.
Au retour, j’avais l’esprit plus léger.
J’ai développé un usage particulier de TikTok
J’ai un compte TikTok depuis longtemps mais, jusqu’aux JO, je ne voyais pas l’intérêt d’y aller. La magie des cérémonies, les exploits des athlètes, l’ivresse générale ont changé mes habitudes. Dans les médias classiques ou sur YouTube saturé de pub, j’étais frustrée de ne pas avoir un accès direct aux temps forts. Sur TikTok, il m’a suffi de taper « Zao de Sagazan » pour l’écouter chanter Sous le ciel de Paris, ou « Léon Marchand » pour le voir nager sous les meilleurs angles. Depuis, quand je lis les news le matin, je sais où aller chercher les images qui manquent parfois à certains articles « sérieux ». Consciente du pouvoir diabolique des algos, je referme TikTok dès la fin de l’extrait.
Je me suis désintoxiquée des frites
Je vous en ai parlé sur Instagram : en pleine flambée de psoriasis, j’ai relu la liste des aliments pro-inflammatoires et j’ai décidé de lever le pied sur des aliments problématiques pour moi : les tomates, les aubergines, le paprika… et les pommes de terre.
Un mois plus tard, il est trop tôt pour constater un vrai changement sur ma peau, en revanche je suis bien contente de m’être détachée des frites, pour lesquelles j’avais un sérieux penchant dès que je m’asseyais dans un resto. Comme pour le Lindor ou le Coca Zéro, j’en ai oublié le goût, donc ça ne me manque plus. OUF !
Un nouveau système de gestion de mes connaissances
Le passage d’un rythme d’une à deux newsletters par semaine m’a amenée à revoir en profondeur ma façon de travailler. Le livre d’Eliott Meunier Arrêter d’oublier ce que vous lisez ! (éd. Eyrolles) m’a beaucoup aidée dans cette transformation, en particulier grâce à de nouveaux réflexes en matière de prise de notes. Le sujet est trop riche pour que je le développe ici. Dans ma newsletter de ce dimanche 8 septembre, je vous expliquerai en quoi cet ouvrage a constitué pour moi une formidable ressource. Si vous souhaitez la recevoir, assurez-vous d’avoir souscrit à mon nouvel abonnement payant :
J’ai adapté ma pratique du deep work à mon rythme biologique
Écrire chaque semaine deux newsletters au lieu d’une requiert une capacité de concentration particulière. J’ai pour cela pris l’habitude de sanctuariser plus de séances de deep work (travail profond) dans mon emploi du temps. Leur répétition m’a permis de mieux comprendre mon rythme biologique. Je savais déjà que j’étais du matin, j’essaie donc d’y bloquer 2h de travail profond, mais l’organisation de mes après-midis était plus floue. Les études tendent à montrer qu’il est humainement difficile de se concentrer intensément plus de 4h par jour. Pouvais-je espérer caser 2h de deep work l’après-midi ? À force d’essais, j’ai compris que c’était possible si je parvenais à avoir fini à 16h. À partir de cette heure-là, ma capacité de concentration est en chute libre. 16h C’est donc devenu mon « heure butoir » pour les tâches intellectuelles. Ensuite, j’ai besoin de bouger pour m’aérer la tête.
Je me suis mise à relire mon journal de la veille
Si vous avez regardé mon atelier sur le flot de pensées, vous savez que je n’ai pas trop l’habitude de rouvrir mes carnets. J’aime engranger des archives, mais je m’y réfère peu, préférant me concentrer sur ce que l’exercice du journaling a à m’offrir sur le moment. C’était du moins le cas jusqu’à ce que je retombe sur cet article d’Austin Kleon, un auteur américain dont je vous ai déjà parlé et qui continue de m’inspirer. S’appuyant sur d’autres écrivains, il décrit comment il a appris à se servir de son journal comme d’une piste d’atterrissage pour ses pensées. Ce premier cahier n’est qu’un lieu de réception, qui nécessite d’être relu pour y récupérer les meilleures idées. Voir les choses ainsi m’a donné le courage de remettre le nez dans mes cahiers. Je ne dis pas que je trouve le temps de le faire tous les jours, mais je le fais régulièrement, et ça m’aide à clarifier mon esprit.
Écoutez-moi dans Ressentir
Jessica Troisfontaine m’a invitée dans son podcast. L’enregistrement s’est tenu chez elle mercredi, et on a passé un super moment. Rédactrice art de vivre passionnée de gastronomie et ancienne fondatrice de la marque de vêtements Septem, elle m’a bluffée par sa curiosité et sa finesse d’analyse. Merci Jessica d’avoir vu si clair dans mes états d’âme.
Bon week-end !
Merci beaucoup Géraldine pour cette newslettter.
Petite info sur les lentilles progressives (team très très myope et presbyte). Il m'a fallu en essayer plusieurs marques, plusieurs progressions, plusieurs corrections et la ténacité sans faille de mon opticien pour parvenir à trouver la paire qui me corrige correctement. un vrai parcours du combattant mais qui vaut le coup pour moi ( correction -10 en lentilles...) dont les lunettes sont de vrais culs de bouteilles...
Autre info , Afflelou propose des montures sur lesquelles s'adaptent des verres aimantés sombres : très pratique)
Et enfin un grand merci de mettre le doigt sur cette necessité de relire ses carnets. Je m'aperçois que nombre de bonnes idées naissent le matin dans mon cahier mais que je les 'oublie' aussitôt écrites, comme si le simple fait de les écrire leur donnait une permanence alors qu'il n'en est rien. Je mets parfois plusieurs semaines à les retrouver. Un peu comme celles qui naissent à la fin du cours de yoga quand on est allongé, si je ne les note pas immédiatement elles s'envolent alors qu'elles sont souvent issue de mon intuition, et donc à ne pas négliger !!!
bon week end !
Ah la cinquantaine et les problèmes de vue je suis en pleine galère. Mais je ne suis absolument pas prête à passer aux lunettes toute la journée je suis trop accroc aux lentilles. Mais comme toi je trouve pas satisfaisantes les lentilles progressives. Cela ne corrige pas bien la presbytie. En plus ma myopie a encore augmenté. Bref je suis ophtalmiquement déprimée.
Et sinon il faudra que tu refasses un point sur tes habitudes alimentaires puisque tu as renoncé au houmous et aux frites !