Détail d’un tableau de Mark Rothko photographié ce matin à la Fondation Louis Vuitton.
Quelques jours avant Noël, je profite de cette dernière newsletter de l’année pour vous remercier. Vous n’imaginez pas l’importance que vous, lectrices et lecteurs, avez pour moi. Il y a là quelque chose de vertigineux. J’aimerais pouvoir analyser l’effet que vous me faites, l’effet que moi je vous fais. J’ai du mal mais je vais quand même essayer.
J’ai longtemps été dans la retenue. S’exposer en ligne est réputé dangereux. On nous dit de faire attention. Ne pas trop en dire, ne pas trop prêter le flanc aux critiques, rester prudent, on ne sait jamais.
Bien sûr que la prudence est de mise, mais plus j’avance avec vous, plus je constate qu’imaginer le pire me prive du meilleur. Cela s’est encore vérifié ces derniers mois avec mon histoire d’hébergement à Paris. À chaque fois que je parle de mes recherches d’hôtels ou d’Airbnb, l’une d’entre vous propose de m’accueillir. J’ai commencé par botter en touche, par peur de déranger, volonté de maintenir une distance, besoin de tranquillité. Et puis un jour j’ai lâché. La curiosité, la confiance, la tendresse l’ont emporté. Venir chez A., poser ma valise dans la chambre qu’elle m’avait préparée, faire connaissance avec elle lors d’un déjeuner improvisé, prendre ma douche dans sa salle de bain, tout cela m’a remuée. J’ai réalisé que m’ouvrir à votre générosité faisait circuler quelque chose de fort entre nous. Quelque chose qui nous dépasse. Depuis, quand les circonstances s’y prêtent, j’accepte vos invitations.
Ce matin, j’ai reçu une très belle lettre d’une autre lectrice, Marie. « Je t’écoute le soir, comme une méditation », m’écrit-elle à propos de mes newsletters. « C’est une sorte de magie car je n’arrive pas à comprendre exactement ce qui fait que ça m’apaise mais au fond est-ce important ? » Je ressens la même chose. Vous lire m’apaise et je ne me l’explique pas complètement.
Je sais bien que nous fonctionnons en miroir, vous et moi. Uni(e)s par des goûts, une expérience de vie ou des valeurs communes, nous nous reconnaissons en l’autre et nous soutenons mutuellement. Mais la longévité de notre relation et la profondeur de ces affinités me troublent. Souvent, je dois me rendre à l’évidence : vous me connaissez mieux que moi ! Vous savez avant moi ce qui me va, ce qui me correspond, si je fais fausse route.
Parfois aussi, vous vous trompez complètement sur mon compte. Avec le temps, j’ai appris à décoder ce qui n’est alors qu’une projection. Vous vous parlez à vous-même. Saisir cela m’a permis de ne plus me sentir agressée par grand monde. En revanche, quand un message ou un commentaire m’agace, je sais ce que cela signifie : vous avez touché un point sensible, une contradiction, un problème non résolu. Et vous m’incitez à descendre dans la grotte.
Je cherche régulièrement dans les médias ou en librairie quelqu’un qui aurait théorisé sur le rapport des « créateurs de contenus » à leur « communauté ». Rien de ce qui a été écrit n’est parvenu à retenir mon attention. À chaque fois, j’ai l’impression que les auteurs passent à côté de l’essentiel, de la magie dont parle Marie. On pourrait se dire que ce type de lien a toujours existé, qu’il est du même ordre qu’un artiste avec son public, mais non. Ce que je crée est plus léger que de l’art et il y a entre nous une proximité, une intimité spécifiques, propres au média internet.
Le World Wide Web ne remontant qu’au début des années 1990, on manque de recul pour disposer d’une littérature sur le sujet. C’est frustrant, mais libérateur. Aucun modèle ne m’écrase. Je ne peux copier personne. J’avance dans le noir. J’invente pas à pas ma relation avec vous. Je crois que c’est ça qui est le plus vertigineux. L’infinité des possibilités. Demain, je peux décider de creuser un sujet avec vous dans un atelier en ligne, vous proposer de nous rencontrer autour d’un dîner ou aller dormir chez vous. Et quand on se voit, ça s’enclenche. On a tellement en commun que l’on plonge sans attendre au cœur des choses. On se raconte nos vies avec joie. On a conscience que le moment est rare, précieux, nourrissant.
Ces échanges-là sont le fil rouge de mon métier. Si vous êtes d’accord, continuons de le tisser en 2024.
Avant cela, je vous souhaite de merveilleuses fêtes de fin d’année.
Mon atelier Cultiver son pouvoir de concentration
Merci (encore !) pour l’accueil que vous faites depuis une semaine à mon nouvel atelier. L’idée est partie de ma propre perte d’attention. J’ai proposé au magazine Marie Claire d’écrire un article sur le sujet. Il est paru dans le numéro actuellement en kiosque. Vous pouvez en avoir un aperçu dans ce post Instagram. J’avais trop à dire pour m’arrêter là. Comme souvent avec moi, le sujet a tourné à l’obsession. Cet atelier sera l’occasion de vous transmettre ce que j’ai retenu de ce que j’ai lu, entendu, expérimenté.
Il se tiendra sur Zoom mercredi 10 janvier de 19h à 20h30. Vous pouvez vous inscrire là. Le tarif de 42 euros vous donne accès au live, au replay permanent, au support écrit et au groupe WhatsApp reliant les participants.
Mon programme de 3 ateliers à 99€ (au lieu de 126€) seulement jusqu’au 31 décembre
Mon atelier sur la concentration constitue la première partie de mon programme Focus sur l’essentiel. Il sera suivi d’un 2e atelier pour repenser ses habitudes (mercredi 31 janvier) et d’un 3e pour trouver son flow (mercredi 6 mars). De quoi se donner les moyens d’aller mieux ! Vous pouvez vous y inscrire au bas de cette page.
Il est fort joli ce message d une si jeune lectrice comme Sophie !
Chère Geraldine depuis que tu t es mise à l’audio cela devient une méditation pour moi soit en faisant la cuisine soit au creux de mon lit avant de m endormir vivement les newsletter 2024
D ailleurs en parlant de nouvelles aventures : Je teste Homexchange, je pars à Toulouse 3 jours chez une femme qui a l air formidable et qui nous accueille mon fils et moi. Cette communauté me paraît incroyable de bienveillance et de débrouillardise. Je suis bouche bée mais c est peut être la chance du débutant...joyeuses fêtes à tous !
Merci à toi, pour tes mots toujours si sincères et que je lis depuis l'adolescence. Sans le savoir, tu m'as accompagné la moitié de ma vie.