Je suis rentrée hier de Paris. Comme après chacun de mes séjours là-bas, je reviens le cerveau en ébullition. J’ai plein d’idées, plein d’envies, et je me demande où je vais trouver le temps d’en concrétiser le dixième.
Je n’ai pas encore déballé ma valise. Je vous écris alors que nos anciens voisins, en route pour Arles, terminent de déjeuner au rez-de-chaussée avec Mark. Tout à l’heure, une amie arrive pour le week-end. La valise attendra.
Hier, je disais à une psychothérapeute que j’avais l’impression de n’être jamais assez organisée. Je voudrais noter tout ce que j’ai à faire et je n’y arrive jamais de manière suffisamment efficace à mon goût. Elle m’a fait un protocole d’hypnose sur le lâcher-prise. Je devais m’imaginer dans une barque. Ça tombait bien, j’avais vu celle de Ron Mueck à la Fondation Cartier deux jours plus tôt. Comme je la trouvais un peu trop déprimante, j’ai continué sur une embarcation neuve, en bois vernis. En vrai elle n’aurait sûrement même pas flotté, mais dans ma tête, elle glissait sur une surface lisse très apaisante. « Vous êtes sur un fleuve, vous menez votre barque », m’a dit la psy. J’ai ressenti la force tranquille du fleuve. C’était fluide et puissant. Je vais essayer de mener ma barque au gré des courants.
À Paris, j’étais surprise des réactions enthousiastes à mes vidéos du matin, les reels sur ma quête de style. « Je ne connais rien à la mode, mais tes réflexions me font réfléchir au rapport que j’entretiens avec ma propre garde-robe, a résumé l’une d’entre elles. Moi aussi je me demande quelles chaussures porter quand je vais enchaîner les rendez-vous. » Une autre m’a demandé de quoi je parlerai, une fois que j’aurai montré tout ce que j’avais dans mes placards. Je lui ai répondu que je n’en savais rien, que peut-être ces reels ne dureraient pas.
Au fond, je crois que si, car mon rapport aux vêtements est tellement compliqué que je me réveille chaque matin avec de nouveaux questionnements. J’ai beaucoup de mal à accessoiriser une tenue par exemple. Je comprends que mes baskets puissent la déséquilibrer, mais je ne le vois pas. Je m’en fous aussi un peu, j’avoue. Pareil pour les bijoux. « Si tu portes de grosses boucles d’oreilles, vas-y mollo sur le collier », me recommandait Olivia Da Costa, une amie qui vient d’ouvrir sa boutique vintage Pleaseness. Mais pourquoi ? Le regard que l’on porte sur une allure est tellement subjectif. Aujourd’hui, il faut twister, casser, décaler. Pas sûre que ce soit mon truc. Je vais faire à ma façon, et je compte sur vous pour, peut-être, ajuster les choses.
J’adore m’appuyer sur votre regard. Il y a quelques jours, sur Instagram, une abonnée m’a laissé un commentaire que je ne retrouve plus. Elle s’étonnait que j’aie besoin du regard de mes lectrices pour « apprendre à m’aimer ». Voilà qui invitait à l’examen de conscience. J’ai réfléchi. C’était le cas au début, quand j’ai lancé mon blog, il y a 18 ans. J’ai puisé ma confiance en moi dans la bienveillance de mes premières lectrices. Aujourd’hui, je n’en suis plus là. C’est au contraire parce que je m’aime suffisamment que je me risque à m’exposer autant. Vous pouvez bien penser ce que vous voulez de mon apparence, c’est votre affaire. En revanche, à partir du moment où votre ressenti est exprimé sans agressivité/méchanceté/pointe de malveillance, il m’intéresse, car il est susceptible de me faire évoluer. J’adore me remettre en question, changer d’avis, polir mon regard au contact de celui des autres. Je n’avais pas appelé mon blog Café Mode par hasard. J’ai toujours aimé l’idée d’un lieu où l’on peut dire des conneries entre filles, parler chiffon comme dans un salon du temps de Zola. Le sujet du vêtement peut paraître futile mais je suis aussi cela, une fille qui s’attache aux apparences. « Je me désabonne de votre compte, je préférais avant, c’était plus intellectuel », m’a écrit une autre lectrice. Je l’ai laissé partir avec soulagement : elle s’était trompée sur mon compte, je ne suis pas une intellectuelle.
En revanche, j’aime de plus en plus écrire. Ça tient à ma nouvelle lubie pour les carnets. Jusqu’à récemment, j’avais une approche ascétique de l’écriture à la main : je n’utilisais que des cahiers Clairefontaine Age Bag, lignés, couleur Tabac. Je les avais adoptés comme on endosse un uniforme : pour avoir la paix et ne plus me poser de questions. Mais lors de mon atelier Sézane sur le flot de pensées, les cahiers colorés des participantes ont libéré ma fantaisie cadenassée. Depuis, je suis dans une boulimie de jolis papiers. J’ai envie de connaître toutes les marques, de tester tous les modèles.
Non seulement je suis à la recherche du cahier parfait, celui qui sera doté du meilleur amorti et de la meilleure prise en main, mais je veux retourner au stylo plume. Là encore, c’est en voyant des lectrices écrire avec le leur lors de l’atelier que je me suis décidée à ouvrir cet épineux dossier. Depuis, je redécouvre des marques évocatrices de mes années collège – Waterman, Parker, Lamy, Pelikan – tout en m’autorisant à en essayer d’autres, plus haut de gamme. « La femme de 50 ans, c’est l’adolescence avec une carte bleue », dit Florence Foresti. J’ai beau n’avoir que 47 ans, ma seconde adolescence a déjà commencé.
À part ça, cette semaine à Paris, les hôtels étaient hors de prix, j’avais donc pour la première fois loué un studio. Charmant et idéalement situé près de la Gare de Lyon, mais sans wifi ni réseau. « C’était indiqué sur l’annonce », m’ont dit les propriétaires. Je n’avais pas vérifié. Dans mon monde de droguée du web, une connexion internet va désormais autant de soi que l’eau courante. J’étais tellement obsédée par ma 5G que le dernier jour, je suis sortie courir en laissant la clé dans la serrure… à l’intérieur. Je me suis rarement sentie aussi bête. Une journée blindée de rendez-vous m’attendait, et je ne trouvais rien de mieux que de m’enfermer dehors en short. Heureusement, les propriétaires m’ont sauvé la mise et sont venus me libérer en un temps record. Je leur ai offert un pot de lavande pour les remercier. L’incident ne m’a pas découragée : tant pour des questions de budget que par goût, à Paris je privilégierai désormais le studio (avec wifi !) à l’hôtel. Reste à savoir lequel. Encore une autre recherche en perspective.
Je m’arrête là, mon amie arrive dans une heure, je n’ai pas encore fait son lit.
Je vous embrasse et vous souhaite un merveilleux week-end,
Géraldine
Un coaching Instagram avec moi
“Tu fais toujours du coaching Instagram ?” m’a demandé une lectrice il y a quelques jours. J’en ai déduit que je ne vous parlais sûrement pas assez de ce service que je propose et que j’affectionne pourtant énormément. Car oui, je continue d’accompagner les entrepreneurs et entrepreneuses, les artistes et les artisans qui ne se sentent pas à l’aise sur la plateforme mais qui ont envie de s’y exprimer efficacement pour développer leur activité.
Ensemble, au cours de séances individuelles d’1h entièrement personnalisées, on explore les blocages et on élabore une ligne éditoriale sincère et accrocheuse. Je donne peu de conseils techniques et me concentre sur les freins psychologiques. Une approche qui surprend mais qui libère aussi, et cela bien au-delà d’Instagram.
Comment se faire éditer : le replay
Vous avez loupé ma conférence avec Sophie Rouanet ?
Le replay est disponible en un clic ici (38€).
Sophie Rouanet, directrice éditoriale en non-fiction chez Robert Laffont, y explique :
- Comment être au clair avec son projet
- Comment se mettre à l’écriture
- Comment préparer son texte à être lu (l’art du pitch et de la note d’intention)
- Comment protéger son manuscrit
- Comment contacter une maison d’édition (quels canaux, les choses à faire ou à éviter)
- Qu’attendre d’un éditeur
- La proactivité attendue chez l’auteur
- Les autres moyens d’être lu.
Mon prochain atelier en ligne : comment écrire sur Instagram
Durant la conférence “Comment se faire éditer”, Sophie a insisté sur un point : pour mettre toutes les chances de son côté quand on a un projet de livre, développer dès à présent sa propre communauté de lecteurs est essentiel. « Vous aimez écrire ? Écrivez partout, et donc sur Instagram ou LinkedIn », a-t-elle recommandé. Le lendemain, vous étiez plusieurs à m’écrire que ce conseil vous avait marqués.
Parce que je suis moi-même convaincue qu’Instagram est un super moyen de muscler sa plume, je vous donne rendez-vous le mercredi 19 juillet, de 19h à 20h30, pour un « atelier de vacances » ludique et décomplexant. Je vous y glisserai tous mes conseils pour faire de votre compte un carnet d’écriture sincère et singulier.
Quelques nouvelles sur le vif qui font écho, qui résonnent, qui font sourire. Merci Géraldine de laisser vos pensées venir jusqu’à nous et questionner les nôtres pour continuer à avancer. Ensemble et séparément :)
Beau dimanche 🌞
J'aime beaucoup ce format de nouvelles sur le vif, c'est frais, doux et spontané! Merci!