Cette newsletter a été pensée en partenariat avec Gemmyo
Il y a quelques mois, Gemmyo m’a contactée. Dans le cadre du lancement de sa première montre, Prima, la marque de joaillerie m’a proposé de prendre la parole autour de la notion du temps. J’ai accepté avec joie, avant d’être prise de vertige. Comment écrire sur ce qui, par essence, nous échappe ? Sur ce que des générations de penseurs ont disséqué ?
J’ai retourné le sujet dans tous les sens, écrit plusieurs textes. À chaque fois, je butais sur la notion d’instant présent. Notre salut reposerait sur notre capacité à nous ancrer dedans. Dans l’absolu, je suis d’accord. Au quotidien, je me demande dans quelle mesure il ne s’agit pas d’une injonction de plus. Et quand on n’y arrive pas ?
Le week-end dernier fut à ce titre riche d’enseignements. Pour le pont de l’Ascension, je suis partie quatre jours en Provence avec mon mari Mark et mon amie Charlotte. J’attendais ce moment depuis des mois. J’avais lu des guides touristiques, réservé les restos et la visite guidée d’une abbaye, concocté un programme qui laissait peu de place à l’imprévu.
Manque de chance : ce week-end fut, dans le Luberon, l’un des plus pluvieux de l’année. Nous nous levions chaque matin prêts à découvrir malgré le temps les villages que j’avais choisis, pour finir par flancher en cours de route, découragés par les gouttes. J’avais beau me répéter la fameuse phrase de Sénèque, « La vie, ce n’est pas d’attendre que l’orage passe, c’est d’apprendre à danser sous la pluie », j’étais déçue. Et je m’en voulais de ne pas être capable de me réjouir de ce que les circonstances avaient quand même à m’offrir : de l’eau pour une terre qui en a besoin, un cadre ressourçant, un mari aimant, une amie chère, du temps pour buller. Je n’étais pas pleinement dans ce fichu instant présent… sur lequel, comme par hasard, je n’arrivais pas à écrire !
Les choses se sont débloquées le troisième jour, sans l’aide de la météo. Au réveil, comme chaque matin, j’ai commencé mon journal par la liste de ce que j’avais fait la veille. Une demi-page en style télégraphique, une règle à laquelle je me plie surtout pour pouvoir, plus tard, me repérer dans mon passé, mais qui sert aussi souvent d’amorce à mon flot de pensées du jour. Or cette fois, en revenant sur mes dernières 24 heures, j’ai réalisé qu’elles avaient été riches en moments. Certes, il y avait eu des couacs, de l’agacement, de la frustration, mais quand je fermais les yeux, d’autres images me venaient. Mon run au milieu des pins odoriférants avec au bout du chemin un panorama époustouflant sur le massif nimbé de brume. Une sieste impromptue dans la voiture à notre arrivée à Lourmarin, tous trois soudain sonnés par la digestion de notre déjeuner et bercés par le bruit de la pluie sur le toit de la Yaris. Notre pique-nique improvisé le soir au gîte, régressif et joyeux. Je n’avais pas su savourer l’instant présent en continu, mais il me restait ces moments. Écrire dessus me les rendait plus vrais. Plus j’y repensais, mieux je me sentais.
Cela m’a rappelé Florence Servan-Schreiber et ses 3 kifs par jour. Dans son livre, elle définit un kif comme un instant ou un événement provoquant une sensation de bien-être et pour lequel elle éprouve de la gratitude (je résume). Elle explique comment elle a impulsé l’habitude, au dîner, que chaque membre de sa famille évoque ses trois kifs de la journée. J’aime l’idée de reconnaissance et de partage, mais il y a dans le kif une notion de plaisir que je trouve réductrice, et devoir en trouver trois par jour me fait craindre de retomber dans la logique d’injonction. Dans mes mauvais jours, je n’ai aucune envie de me contraindre à ce type de pensée positive. Laissez-moi broyer du noir en paix !
Un moment, c’est différent. Ça surgit sans crier gare. C’est le cadeau qu’on n’attendait plus, immatériel et néanmoins palpable. Dans un épisode du podcast Small Talk, David Castello-Lopez reçoit Léa Salamé. Il lui demande ce qui fait une bonne interview. « Le plus important, c’est le moment, répond-elle. Peu importe la question, peu importe la réponse, il faut qu’il y ait un moment. » Et elle ajoute : « Que l’auditeur soit surpris. » Je vois ce qu’elle veut dire. Dans une interview comme dans la vie, parfois, tout à coup, il se passe quelque chose qui nous fait vibrer plus fort. On ne s’en rend pas forcément compte tout de suite. Ça n’est pas grave. Ce qui compte, c’est de le vivre, et ce qui est encore mieux, c’est de le revivre.
Je suis accro à ces moments. C’est pour eux que je médite, que j’écris, que je prends des photos. Pour pouvoir les identifier et les encapsuler le plus complètement possible dans ma mémoire. Tant pis si l’instant présent me file entre les doigts. Il me reste les moments. Je pourrais aller jusqu’à parler de « moment de grâce », mais ce serait trop prétentieux pour désigner ce qui ne constitue parfois qu’une impression fugace d’allégresse, de chaleur ou d’unité.
Les moments ont beau être aussi difficiles à attraper que des papillons, j’essaie quand même de les collectionner. Je les guette, je les épingle, j’essaie même de les faire se répéter par la force du rituel. Parfois ça marche : le week-end dernier, nous avons tellement aimé notre pique-nique du premier soir que nous avons renouvelé la formule les soirs suivants, avec la même jubilation. Mais je ne suis pas dupe. Je sais qu’on n’a guère plus de prise sur un moment que sur la météo. Il s’agit surtout de chérir ceux que l’on a vécus.
Partenariat Gemmyo
Et la montre Prima dans tout cela ? Gemmyo m’a offert le modèle de mon choix. J’ai choisi le boîtier en acier rosé, avec le bracelet en cuir double tour.
Voilà des années que je ne portais plus de montre, me contentant de vérifier l’heure sur mon téléphone portable. Depuis plus d’un mois, je retrouve l’élégance d’une gestuelle que j’avais perdue. Je découvre aussi le plaisir de porter un bijou discret qui s’accorde à chacune de mes tenues. Tout cela rend mon rapport au temps plus doux.
Rencontrons-nous à Aix-en-Provence
Il y a quelques semaines, ma sœur m’a proposé de découvrir le Salon Vivre Côté Sud, qui se tiendra à Aix-en-Provence du 2 au 5 juin. Prise par d’autres priorités, je ne me suis décidée à m’y rendre que cette semaine. Nous y serons le samedi 3 juin. J’en entends parler depuis si longtemps que je me demande bien pourquoi j’ai tant hésité (dans une autre vie, il y a près de 20 ans, j’ai même travaillé au marketing de Maisons Côté Sud !).
À cette occasion, je vous propose une rencontre en deux temps le vendredi 2 juin :
- De 18 à 19h, la boutique Gemmyo d’Aix-en-Provence nous ouvre ses portes. Autour d’un verre, vous pourrez essayer la montre Prima et l’ensemble de la collection de bijoux de la marque.
- À 19h, j’aimerais dîner avec celles qui le souhaitent, dans un restaurant que nous choisirons ensemble, en fonction du nombre d’intéressé(e)s et de la disponibilité des établissements.
Tenté(e) par une rencontre « en vrai » ? Écrivez-moi vite. Pour des questions de place et d’organisation, le nombre de places sera limité. Je me réjouis de faire enfin votre connaissance !
Cette idée de noter ce qu'on a fait la veille est source parfois de surprise et de joie rétroactive. Se rendre compte qu'on a vécu quelque chose de différent, qui nous a peut-être contrarié dans nos plans sur le moment mais qui en y réfléchissant était ce dont nous avions besoin. Bref, une grande, trop grande phrase pour dire que je suis tellement d'accord avec ta vision du temps présent. Ces moments qu'on attend avec une impatience démesurée qui ne laissent souvent place qu'à la déception.
Je suis fan de ta newsletter que j’écoute tous les vendredis avec grand plaisir.
Aussi, je serai présente vendredi 2 pour dîner avec toi et les autres avec grand plaisir 🙏.
Je serai au salon la journée 😜 .